La majorité absolue se situait à 39’078 suffrages. Ayant accompli longtemps la course en tête dimanche, le PLR sortant Didier Castella a cédé la tête du premier tour avec les résultats tombés dans les trois communes les plus peuplées, à savoir Fribourg, Bulle et Villars-sur-Glâne, où la gauche, qui partait unie, est la plus forte.
Sur la ligne d’arrivée, Jean-François Steiert, qui préside le Conseil d’Etat cette année, a coiffé tout le monde avec ses 32’832 suffrages. Il devance la Verte Sylvie Bonvin-Sansonnens, présidente sortante du Grand Conseil, laquelle réalise un brillant score avec 30’833 suffrages, soulignant la vigueur de l’alliance de gauche.
Le 3e rang est revenu à Didier Castella, élu en 2018 lors d’une complémentaire pour remplacer la Verte Marie Garnier, avec 30’623 suffrages. On trouve ensuite la conseillère nationale PS Valérie Piller Carrard (30’142), à même de succéder à Anne-Claude Demierre, le centriste sortant Olivier Curty (26’341) et la PS Alizée Rey (25’354).
Une alliance bourgeoise à l’ordre du jour
Le 7e rang, potentiellement électif, est revenu au PLR Romain Collaud, avec 24’960 suffrages, lequel défend le siège de Maurice Ropraz qui ne se représentait pas. Au-delà, la déroute de Jean-Pierre Siggen, directeur de l’instruction publique, a constitué l’énorme surprise du renouvellement de l’exécutif cantonal.
Jean-Pierre Siggen ne pointe qu’au 9e rang, avec 22’712 suffrages, devancé même par Sophie Tritten (24’403), du Centre-Gauche PCS. Pire encore, le Centre a bu le calice jusqu’à la lie avec Luana Menoud-Baldi, chargée de défendre le troisième siège des ex-PDC, laissé vacant par le départ de Georges Godel.
La candidate d’origine tessinoise n’arrive qu’en 10e position (17’044 suffrages). Elle devance le mieux classé des quatre UDC, Philippe Demierre (14’084 suffrages), ses colistiers étant Adrian Brügger, David Papaux et Gilberte Schär. Les démocrates du centre ne sont plus représentés au Conseil d’Etat depuis 1996.
Les discussions en vue du deuxième tour du 28 novembre sont déjà lancées, à droite comme à gauche. Content, Didier Castella a rappelé que «les compteurs seraient remis à zéro dès lundi». «Le PLR veut jouer son rôle rassembleur pour maintenir la majorité de droite à 5 contre 2», a ajouté son président cantonal Sébastien Dorthe.
Une alliance bourgeoise entre PLR, UDC et Centre est à l’ordre du jour. En difficulté, le Centre entend rebondir au 2e tour, a dit à Keystone-ATS son président cantonal Damiano Lepori. La sauvegarde du troisième siège centriste est en ligne de mire, a-t-il assuré, tout en admettant qu’un scénario à deux sièges était possible.
À gauche la satisfaction règne
«Nous payons l’exposition à la crise sanitaire de Jean-Pierre Siggen et d’Olivier Curty (ndlr: en charge respectivement des écoles et de l’économie)», estime Damiano Lepori. Du côté de l’UDC, son président cantonal Christophe Blaumann a relevé que le tir groupé de son parti légitimait une présence au 2e tour.
A gauche, la satisfaction règne. «Nous avons accompli une superbe campagne», a noté Alizée Rey avec sa casquette de présidente cantonale du PS. Partir à quatre (avec un ticket Steiert, Piller Carrard, Rey et Bonvin-Sansonnens) devra être discuté. Les Verts sont quant à eux aux anges avec la performance de leur protégée.
Au total, 19 candidats étaient en lice pour l’élection de dimanche. Le taux de participation a atteint 37,57%, contre 39,1% il y a cinq ans et 43,3% en 2011.
(ATS)