C'est un coup de massue sur les primes que le conseiller fédéral Alain Berset a annoncé fin septembre. La prime moyenne augmente en moyenne de 8,7%. Nombreux sont ceux qui veulent maintenant changer de caisse maladie pour une moins chère. C'est encore possible jusqu'à fin novembre.
Marcel Thom, partenaire de la société de conseil Deloitte, estime qu'environ 15% changeront de caisse. «Cela représenterait entre 1,3 et 1,4 million de personnes», explique-t-il aux journaux de CH Media. Cette année, les modèles d'assurance bon marché seraient plus touchés que la moyenne par les augmentations de primes.
Nouveau leader
Plus le choc des primes est important, plus le taux de changement est élevé, explique également Felix Schneuwly du comparateur en ligne Comparis.
Cette année, la caisse-maladie KPT était la plus attractive en termes de prix, et son nombre d'adhérents a explosé. L'année prochaine, elle devra augmenter ses prix et perdra probablement la première place au profit de Concordia, comme l'écrivent les journaux de CH Media.
Mais il est peu probable que Concordia soit débordée comme l'a été la KPT. Les différences entre les caisses et les modèles d'assurance sont moins importantes. Il est donc possible de faire plus ou moins d'économies. Et cela freine les flux de changement.
Le boomerang des primes menace
Les nombreux changements ont pour conséquence que la majoration réelle des primes diminue. Thom, partenaire de Deloitte, s'attend à une majoration réelle de 7,1%. Mais il y a aussi des conséquences négatives.
Lorsque de nombreuses personnes changent de caisse, les caisses maladie encaissent moins de primes que ce qui a été calculé. C'est pourquoi elles ne peuvent plus couvrir les coûts budgétés et doivent les compenser l'année suivante.
L'effet de changement représente à lui seul 1,2 point de pourcentage de prime en 2024. Si personne n'avait changé de caisse il y a un an, l'augmentation des primes ne serait en moyenne «que» de 7,5% au lieu de 8,7%. Si plus d'un million de personnes changent à nouveau de caisse, les conséquences sont prévisibles pour 2025.