Gerhard Pfister s'en est pris samedi à l'UDC qu'il accuse de vouloir diviser la Suisse entre citadins et campagnards ainsi que face au Covid-19. Le président du Centre souligne que son parti est le seul à oeuvrer pour la cohésion nationale et pour des solutions.
Devant les délégués du Centre réunis à Zoug, chef-lieu de son canton, Gerhard Pfister a défendu l'extension du certificat Covid qui «apporte davantage de libertés à notre société». Opposée à cette mesure, l'UDC «divise une fois de plus notre société en attisant des mécontentements», a-t-il dénoncé. «C'est irresponsable», a-t-il commenté tout en défendant la loi Covid-19 soumise au peuple le 28 novembre.
L'UDC a «abusé du 1er Août» pour diviser
Le conseiller national a dénoncé également le discours et les projets de l'UDC contre les grandes villes dirigées par des majorités roses vertes. L'UDC a abusé, sans scrupule, de la Fête nationale, symbole de notre liberté et de notre solidarité nationale, pour diviser le pays et monter la campagne contre la ville, a-t-il déploré.
Gerhard Pfister n'a pas non plus épargné les Jeunes socialistes. A travers leur initiative «de lutte des classes», soumise au peuple le 26 septembre, «ils tentent de diviser la société», estime-t-il.
Face aux partis «qui veulent diviser notre pays au seul profit de leur idéologie et de leur profil politique, nous nous engageons pour la cohésion et pour la solidarité en Suisse», a souligné le président du Centre.
En termes électoraux, Gerhard Pfister a rappelé l'ambition de son parti de progresser sur le plan national lors des élections fédérales de 2023.
Oui au mariage pour tous
Les 230 délégués ont ensuite fixé les mots d'ordre en vue des votations fédérales de cet automne. Pour le scrutin du 26 septembre, une large majorité a dit oui au «mariage pour tous», estimant qu'il est temps d'ouvrir le mariage aux couples de même sexe.
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La conseillère nationale Marie-France Roth Pasquier (FR) a déclaré qu'il ne s'agit que d'une adaptation du droit à la réalité. Le mariage pour tous favorise la stabilité des familles, ce qui profite également aux enfants.
Son collègue Benjamin Roduit (VS), qui s'est exprimé sans succès contre le projet de loi, a notamment critiqué le don de sperme prévu pour les couples de lesbiennes. Il estime que le droit d'un enfant d'avoir un père et une mère est plus légitime que celui d'une femme d'avoir un enfant.
Pour lui, le risque existe de voir disparaître les pères de la société. Il a également mis en garde contre une médecine reproductive sans limites : «Il n'appartient pas à l'Etat de créer ce que la nature n'a pas prévu», a conclu le Valaisan.
Net non à l'initiative «99%»
Les délégués ont clairement rejeté l'initiative «99%» des Jeunes socialistes, qui veut imposer davantage le capital. Elle n'a pu compter sur le soutien que de trois délégués. L'initiative rend le processus de succession plus difficile pour les PME, qui sont l'épine dorsale de l'économie suisse. De plus, elle affaiblit la Suisse en tant que lieu d'innovation, a déclaré Sarah Bünter, présidente sortante des Jeunes du Centre suisse.
Pour le 28 novembre, le Centre laisse la liberté de vote sur l'initiative populaire «pour des soins infirmiers forts». La conférence des sections cantonales du Centre avait recommandé de voter «non».
Samedi, une majorité des délégués ont plaidé en faveur de l'initiative. Lors du vote, le camp du «non» l'a toutefois emporté de quelques voix, et l'assemblée a décidé de laisser la liberté de vote.
Le «oui» à la loi Covid-19 n'a pas fait l'objet de controverses et a été adopté à une large majorité. «La loi nous donne la possibilité de suivre les évolutions», a déclaré Lukas Engelberger, président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de la santé. Le certificat Covid est au centre du projet de loi, a-t-il ajouté.
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Enfin, les délégués du Centre ont clairement rejeté la proposition d'élire les juges fédéraux par tirage au sort. Pour le président du groupe parlementaire Philipp Matthias Bregy (VS), le système actuel de représentation proportionnelle des partis pour l'élection des juges n'est pas parfait, mais il reste le meilleur. Il garantit que toutes les forces politiques et idéologies sont représentées dans un tribunal.