Le cador de l’immobilier Bernard Nicod a donné de l’argent au Parti libéral-radical (PLR) Vaud ainsi qu’à l’Union démocratique du centre (UDC) Vaud. C’est ce qu’un rapide coup d’œil aux dons effectués aux partis politiques vaudois en 2022 permet de constater.
Pour mémoire, depuis le 1er janvier 2022, le Canton mise sur la transparence. L’identité des donateurs qui font un geste supérieur à 5000 francs est publique. Les données sont consultables sur le site de l’Etat de Vaud.
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Revenons-en au patron du groupe basé à Lausanne et fondé en 1977. L'année dernière, son entreprise a versé 10’000 francs à la section cantonale du plus grand parti de Suisse. Il a en outre lâché 7000 francs à son allié bourgeois. Le nom de la figure lémanique de l’économie n’apparaît pas dans les listes des autres formations politiques.
Le POP s’étrangle
Pour Luca Schalbetter, président du Parti ouvrier et populaire (POP) vaudois, le jeu s’éclaircit. «Nous savions déjà la droite de notre canton peu encline à agir pour améliorer la situation des locataires, notamment face aux hausses de loyers à venir, écrit-il dans un communiqué transmis en primeur à Blick ce mardi. Ce que nous ne savions pas, ce n'est que Bernard Nicod SA finance l’UDC et le PLR […].»
Est-il vraiment surprenant que l’un des leaders suisses de l’immobilier file des ronds à des partis de droite plutôt qu’au POP ou à la gauche en général? «Non, concède au bout du fil l’Yverdonnois. Mais la majorité gouvernementale ne pourra plus nous reprocher d’être dans une vision binaire qui oppose locataires aux propriétaires. Celle-ci est financée par Bernard Nicod, ce qui signifie concrètement qu’elle défend les intérêts de Bernard Nicod.»
Le président du POP Vaud invite donc les locataires de l’agence immobilière concernée à «demander des comptes à ces partis ainsi qu’à leur gérance». Il enfonce le clou, sous la forme d’un vœu pieux: «Du point de vue politique, nous trouverions élégant que le PLR et l’UDC utilisent cet argent pour venir en aide aux locataires subissant des hausses de loyers par Bernard Nicod.»