Le patron de Gastrosuisse membre du conseil d'administration de l'assurance
Quand Platzer met Swica dans l'embarras

En tant que président de Gastrosuisse, Casimir Platzer s'oppose à toutes les mesures Covid. Mais en tant que membre du conseil d'administration d'une assurance maladie, la santé devrait pourtant être sa priorité absolue. Vague d'irritation.
Publié: 11.09.2021 à 16:52 heures
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Dernière mise à jour: 11.09.2021 à 17:12 heures
Le grand opposant aux mesures se trouve être l'un des membres du conseil d'administration de l'assurance maladie Swica.
Photo: Keystone
Daniel Ballmer, Daniella Gorbunova (adaptation)

«Parce que la santé passe avant tout.» Tel est le slogan de la caisse d’assurance maladie Swica. Un credo qui sonne bien, surtout en période de pandémie mondiale – à l’heure des soins intensifs surchargés et des listes de décès qui s’allongent.

Mais voilà qu’un grand opposant à la politique Covid de la Confédération – Casimir Platzer, président de Gastrosuisse – a été repéré au sein du conseil d’administration de la caisse maladie, qui siège à Winterthur. Il fait partie des huit membres du conseil depuis 2015.

Celui pour qui chaque mesure Covid est une mesure de trop se trouve donc être coresponsable de milliers d’assurés. Mais l’opposition de Platzer aux mesures sanitaires provoque de plus en plus de ressentiment, même dans ses propres rangs.

Pas sur la même longueur d’onde

Swica elle-même a déclaré que l’opposition aux mesures Covid risque non seulement de prolonger la pandémie, mais aussi de faire augmenter les coûts de la santé – ce qui risque de fortement agacer ses clients. «C’est pourquoi Swica soutient pleinement les mesures du Conseil fédéral visant à contenir la pandémie», assure Silvia Schnidrig, responsable de la communication.

Dès lors, comment la défiance de Casimir Platzer est-elle compatible avec les intérêts de Swica? «Casimir Platzer ne représente pas la position de Swica lors de ses apparitions en tant que président de Gastrosuisse, mais la position de son association», assène Silvia Schnidrig. Avant d’ajouter que «sa position sur cette question ne correspond pas à celle de Swica».

Casimir Platzer lui-même voit les choses de manière très similaire. Ses apparitions publiques se font en tant que président de Gastrosuisse. «Je représente donc l’opinion de l’association et non celle de Swica», assure-t-il. «Swica a une opinion et une position différentes sur cette question.»

Les assurés s’indignent

Mais les personnes assurées chez Swica – qui ont contacté Blick – sont moins détendues quant à la situation. «Je trouve le comportement de Platzer scandaleux et ne le considère plus comme acceptable en tant que membre du conseil d’administration de ma compagnie d’assurance», déclare un client. Car indirectement, Casimir Platzer contribuerait à l’augmentation des primes d’assurance maladie. Et dans le même temps, il exige une compensation de la Confédération avec l’argent des contribuables. «Ça me fait exploser le cerveau.»

L’assurance ne semble finalement pas être si à l’aise avec l’opinion de son administrateur: Carlo Conti, président du conseil d’administration de Swica, ne souhaite pas s’exprimer lui-même sur la question, mais transfert au service de communication. Peut-être pour cause d’un détail qui a de quoi faire sourciller: Carlo Conti a été directeur de la santé de Bâle pendant de nombreuses années. Il est également l’ancien président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de la santé (CDS). Il est ainsi l’un des prédécesseurs du président actuel de la CDS, Lukas Engelberger, qui a accusé cette semaine les vaccino-sceptiques de prolonger la crise sans équivoques.


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