Depuis qu'il a rendu sa position publique, Casimir Platzer défend bec et ongles sa vendetta contre la certification obligatoire dans les restaurants, pubs et bars. La question divise au sein de Gastrosuisse. Un article de Blick rapportait la semaine dernières les témoignages de certains restaurateurs ouvertement opposés au président de l'association. Ils critiquent sa précipitation. Dans une interview accordée au portail Nebelspalter.ch, Casimir Platzer s'explique.
Le président estime que la grande majorité des membres de l'association sont derrière lui. «Le fait est que, dans une enquête menée fin mai, 94,2 % des membres ont rejeté la mise en place d'un certificat Covid dans leur entreprise», appuie Casimir Platzer. Les associations cantonales s'étaient également unanimement prononcées contre l'extension de l'exigence d'un certificat.
Le secteur est sûr
Il justifie son engagement: «Depuis notre déclaration, j'ai reçu des centaines de retours, autant de l'industrie que du public. La grande majorité des gens s'est exprimée en faveur de notre position et a exigé que nous ne lâchions pas prise.»
«Bien sûr, il y a aussi ceux qui sont montés au créneau» poursuit Casimir Platzer dans l'interview. Ces réactions ont prouvé ce qu'il craignait depuis longtemps: «Notre société est profondément divisée.»
Pour le président de Gastrosuisse, l'argument le plus important contre la certification obligatoire est le suivant: «Les mesures dans le secteur de la gastronomie ne sont pas fondées sur des faits. Les données du canton de Zurich, par exemple, montrent que si les concepts de protection sont systématiquement respectés, le taux d'infection dans les lieux de restauration est inférieur à 0,4 %.» Il en conclut que «la gastronomie est un secteur sûr».
Deux grands maux inutiles
Casimir Platzer n'estime pas que les autorités ciblent explicitement le secteur de la restauration. Toutefois il dénonce: «Le Conseil fédéral veut manifestement restreindre tout ce qui fait plaisir aux gens: des activités de loisirs à la gastronomie. Pour moi, cela revient à une vaccination obligatoire en catimini.»
C'est pourquoi le président de Gastrosuisse exige que les autorités soient transparente dans leurs déclarations: «Si le Conseil fédéral estime que la vaccination obligatoire est nécessaire, il doit le communiquer ouvertement et prendre les mesures nécessaires - mais pas de manière furtive.»
Ce qui dérange particulièrement Casimir Platzer, c'est que le certificat obligatoire est présenté comme la seule alternative à un reconfinement. Les deux sont de grands maux pour le secteur de la restauration, estime-t-il: «Nous ne devons pas choisir entre la peste et le choléra, aucun des deux n'est nécessaire.»
(koh/chj)