Les prévisions météorologiques font trembler les agriculteurs de toute la Suisse pour leur récolte. La barre du thermomètre est descendue jusqu’en plaine: on parle de températures qui se situent entre -2°C et -4°C. Les abricots ne peuvent plus être sauvés et les producteurs de cerises se battent désormais avec des films plastiques et des dispositifs de chauffage pour sauver chaque arbre en fleurs qui peut l’être.
Le producteur de fruits et de baies Thomas Lehner de Braunau, basé en Thurgovie, a lui aussi déclaré la guerre au froid. Son équipe a commencé tôt dimanche à recouvrir de film plastique le plus de cerisiers possible. «Nous n’avons pu commencer que lorsque la neige a cessé de tomber», explique-t-il à Blick. «Les films de protection ne sont pas adaptés au poids de la neige.»
Une course contre la montre
Comme il reste peu de temps, il ne peut plus protéger l’entièreté de ses cinq hectares: «Nous nous limitons aux deux hectares les plus productifs. Nous installons des chauffages à pellets et des torches de chauffage.» La situation est encore plus délicate pour ses abricots: «La floraison est déjà passée, les fruits supportent peu le gel. Nous devrons probablement les passer par pertes et profits.»
La Fruit-Union Suisse confirme que tout le pays est affecté par la chute des températures. «C’est surtout pour les producteurs de fruits à noyau, c’est-à-dire de cerises, d’abricots et de pruneaux, que la situation devient délicate» précise Beatrice Rüttimann, porte-parole de l’organisation. Selon le stade de développement des fleurs, deux degrés en dessous de zéro peuvent suffire à les faire mourir.
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Des prévisions encourageantes
En plus du gel, le vent pourrait poser problème. «Il faudrait alors enrouler à nouveau les films, explique la porte-parole. Mais les prévisions météorologiques à partir de mardi sont rassurantes et les producteurs et productrices de fruits sont confiants.» Heureusement, les températures devraient désormais rester au-dessus de zéro.
Les autres fruits, légumes, céréales n’ont pas été affectés par le gel du week-end. Les fleurs des pommiers et des poiriers n’ont pas encore éclos et supportent donc bien le froid.
Les fruits à noyau sont les plus vulnérables
Sandra Helfenstein, porte-parole de l’Union suisse des paysans, confirme qu’à part les producteurs de fruits à noyau, les agriculteurs n’auront pas de souci à se faire. Contactée par mail, elle écrit: «Selon l’intensité du gel, les pommes de terre précoces peuvent souffrir, en plus des variétés de fruits à floraison précoce. Mais celles-ci sont couvertes de manière standard. Pour les autres cultures, je ne vois aucun problème.»
Le gel ou non des fleurs de cerisiers est une question de dixièmes de degrés. Les agriculteurs comptent maintenant sur le renfort des nuages: «Si le ciel est couvert, la température descend moins bas. Cela pourrait sauver les fleurs», explique Thomas Lehner.
(Adaptation par Louise Maksimovic)