«En moyenne annuelle, le Valais produit 8200 tonnes d'abricots. Cette année, il n'y en aura que 1300 tonnes», détaille jeudi à Keystone-ATS Olivier Borgeat, secrétaire général de l'IFELV. Au début avril, les températures sont descendues au-dessous de zéro pendant plusieurs nuits dans toute la Suisse. Le Valais a été particulièrement touché.
Une première analyse estimait que la perte des abricots pourrait atteindre 70%. Les dommages sont finalement plus importants que prévus: «nous nous attendons à ce que seuls 15% environ de la quantité habituelle d'abricots puissent être récoltés», abonde ainsi Georg Bregy, de l'office valaisan de l'agriculture, à la radio SRF.
Sachant que 96% de la production nationale d'abricots provient du canton le plus ensoleillé, la Suisse va devoir recourir à des importations plus importantes pour répondre à la demande, note Olivier Borgeat. Par ailleurs, «il ne reste quasi rien pour la distillerie», ajoute le secrétaire général de l'IFELV. La perte pour le Luizet, star de l'abricotine, est estimée à 99%.
Morand confirme
Contacté par Keystone-ATS, la distillerie Morand, le plus grand producteur de cette eau-de-vie estampillée AOP, confirme ce pourcentage: «Nos 20 hectares de Luizet situés sur le coteau sont ravagés. La situation est dramatique pour le verger», détaille le directeur Fabrice Haenni. D'un point de vue commercial, l'entreprise martigneraine peut toutefois compter sur les «bonnes récoltes» des années précédentes.
En 2017, autre année qui avait plombé la récolte, la distillerie avait dû proposer un produit alternatif, une eau-de-vie d'abricots à base de fruits européens et suisses, baptisée «Abricot du gel». «La grosse différence par rapport à 2017, c'est que cette année nous avons encore du stock pour répondre à la demande en abricotine AOP», souligne Fabrice Haenni qui espère une bonne récolte en 2022. Pour rappel, il faut 12 kilos pour réaliser un litre d’abricotine à 43%. Et celle-ci doit contenir au moins 90% de Luizet.
Ces épisodes de gel suscitent beaucoup de questions auprès des producteurs. Un bilan est prévu en fin d'année, notamment pour analyser quelles sont les variétés qui résistent le mieux aux aléas climatiques et aux maladies, indique Olivier Borgeat. «Les Suisses veulent des abricots au mois de juillet», ajoute-t-il aussi. Un autre facteur qu'il faut prendre en compte dans la recherche.
Les autres cultures fruitières sont légèrement touchées. La perte devrait s'élever à maximum 10%, un chiffre dans la moyenne annuelle, note la faîtière.
(ATS)