La vue d'un drapeau suisse flottant au vent ne déclenche pas de sentiments patriotiques chez la politicienne des Jeunes socialistes Mathilde Mottet. Le jour de la dernière fête nationale, elle a publié un selfie sur lequel elle fait un doigt d'honneur au drapeau suisse. Tous ces drapeaux suisses lui donnent envie de vomir, avait-elle écrit.
Cela a certes énervé certains politiciens, mais Mathilde Mottet peut continuer à faire (presque) tout ce qu'elle veut avec la croix blanche. Vendredi, une majorité de la commission des affaires juridiques du Conseil national a voté pour ne pas punir les actes offensants contre le drapeau suisse, tant que celui-ci n'a pas été accroché par les autorités.
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Plus de valeur pour la croix suisse!
Seront donc toujours punis ceux qui insultent ou endommagent un drapeau qui a été installé par les autorités. Pour le conseiller national UDC Jean-Luc Addor, c'est incompréhensible: cela amoindrit la valeur que l'on doit accorder au drapeau suisse. «L'emblème en tant que tel» doit être protégé, peu importe qui l'a apposé.
Mathilde Mottet a déclenché un Shitstorm avec son action du 1er Août et a reçu une vague de messages de menaces. Jean-Luc Addor s'est également insurgé sur Facebook contre l'action de la socialiste: «Il y a ceux qui aiment la Suisse et il y a ceux qui ne l'aiment pas. Cet automne (lors des élections nationales), vous avez le choix!»
L'insulte comme liberté d'expression
Ce n'est pas la première fois que des politiques demandent une interdiction plus stricte des insultes au drapeau. Mais en vain jusqu'à présent. En 2012, une intervention de la conseillère nationale UDC Céline Amaudruz avait été balayée par le Conseil fédéral et le Parlement.
Le Conseil fédéral avait alors justifié son refus par le fait qu'il était rare que des drapeaux privés soient dénigrés en public. Il avait alors mentionné la liberté d'expression. L'insulte au drapeau peut être un signe de mécontentement envers l'Etat et ne doit pas être criminalisée trop vite.
Mathilde Mottet était clairement remontée. Son doigt d'honneur était une critique visée contre le nationalisme suisse, avait-elle confié à Blick. Selon elle, une telle provocation est acceptable pour attirer l'attention sur la politique migratoire méprisante de la Suisse.