Le dernier référendum de l'UDC piétine
Marco Chiesa: «Nous n'avons simplement pas eu de chance!»

La collecte de signatures contre le contre-projet à l'initiative pour les glaciers piétine. Il ne reste plus que cinq semaines avant l'échéance. Comment le président de l'UDC Marco Chiesa gère-t-il la situation? Interview.
Publié: 11.12.2022 à 20:44 heures
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Dernière mise à jour: 30.12.2022 à 11:19 heures
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Le Parlement a rejeté l'initiative sur les glaciers, mais a élaboré un contre-projet indirect.
Photo: DR
Camilla Alabor

L’UDC vient de fêter un succès: son conseiller fédéral Albert Rösti a obtenu ce jeudi le Département de l’énergie. Mais dans d’autre domaine, les choses ne vont pas bon train. Le parti a par exemple du mal à récolter suffisamment de signatures pour le référendum contre la loi sur la consommation d’électricité, ou contre-projet indirect à l’initiative sur les glaciers. Qu’en dit le président du parti Marco Chiesa?

Dans un peu plus d’un mois, le 19 janvier, le délai référendaire contre la loi sur la consommation d’électricité expire. Êtes-vous sur la bonne voie? Malheureusement non. Aujourd’hui, nous avons 32’000 signatures, ce qui est insuffisant. Et pendant les fêtes, il sera encore plus difficile de récolter les 20’000 signatures manquantes. C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarme.

Peut-être que vos électeurs trouvent tout simplement le contre-projet à l’initiative sur les glaciers intéressant?
Je vous en prie! La loi veut interdire les énergies fossiles comme l’essence et le pétrole d’ici à 2050. Il ne serait plus possible de conduire ou de se chauffer qu’à l’électricité. Et ce, alors que nous produisons déjà trop peu de cette énergie aujourd’hui! En outre, cette loi permet que le Conseil fédéral obtienne de facto une procuration générale et puisse décider seul d’ordonner des rénovations coûteuses dans les maisons.

Pourtant, le thème de l’énergie ne fait pas recette auprès des citoyens.
Lorsque nous sommes sur le terrain et présentons notre référendum, les gens nous offrent volontiers leur signature. Et les sondages montrent également que la sécurité de l’approvisionnement préoccupe la population.

Alors comment se fait-il que seules 32’000 signatures aient été recueillies?
Nous n’avons tout bonnement pas eu de chance. Ueli Maurer a démissionné le jour où nous avons annoncé le lancement du référendum. Peu après, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a aussi annoncé quitter le gouvernement. Depuis, les élections au Conseil fédéral dominent les gros titres. Et il faut quand même signaler que l’engagement des membres du groupe parlementaire et des partis cantonaux est insuffisant.

Est-ce compréhensible?
Je peux comprendre que pendant la période de Noël, les gens préfèrent s’occuper de cadeaux plutôt que de politique. Mais la présidence, le groupe parlementaire, les responsables dans les cantons et les sections locales doivent se réveiller et mettre les bouchées doubles! Nous sommes convaincus que le peuple doit avoir le dernier mot. C’est pourquoi il est important que le référendum aboutisse.

Si c’est le cas, vous devrez vous battre contre votre propre ministre de l’Energie. Soit c’est l’UDC qui perd, soit c’est le nouveau conseiller fédéral Albert Rösti.
Le principe de collégialité gouverne notre système. Si nous devons nous présenter contre notre conseiller fédéral, ce ne sera absolument pas un problème. Et Albert Rösti saura lui aussi gérer cette situation.

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