Écueils en vue au DETEC
Voici les pièges qui attendent Albert Rösti dans son nouveau département

Le nouveau conseiller fédéral UDC Albert Rösti a obtenu le poste qu'il souhaitait avec le Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Mais des obstacles l'attendent au tournant.
Publié: 10.12.2022 à 06:04 heures
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Dernière mise à jour: 11.12.2022 à 07:52 heures
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Le conseiller fédéral Albert Rösti entouré de sa famille. Sur la photo, sa mère Hanni Rösti et son épouse Theres.
Photo: keystone-sda.ch
Sermîn Faki

Il l’a voulu, il l’a obtenu. Le 1er janvier, le nouveau conseiller fédéral Albert Rösti prendra ses fonctions au Département de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).

La gauche et les défenseurs du climat tirent donc la sonnette d’alarme – leurs pires craintes se sont réalisées, écrivent par exemple les Vert-e-s. La jeunesse climatique parle même de «honte» et de «crime».

Son parti se réjouit (trop) vite

L’UDC, en revanche, est plus que satisfaite. «Ce changement met enfin un terme à l’aveuglement en matière de politique énergétique, marqué par une idéologie gauche-verte totalement irresponsable», se réjouit-elle.

Mais le parti se réjouit un peu trop vite. Car en tant que conseiller fédéral, Albert Rösti devra changer de position en vertu du principe de collégialité: il devra parler d’une voix, en concordance avec les autres élus au gouvernement.

Et c’est justement à travers le dossier de l’énergie qu’aura lieu le premier combat entre le nouveau chef du DETEC et l’UDC. Le 18 juin, la Suisse votera probablement sur le contre-projet indirect à l’initiative sur les glaciers.

La gauche l’attend au tournant

Afin de couper l’herbe sous le pied de l’initiative populaire visant à interdire les carburants et combustibles fossiles d’ici à 2050, le Parlement a adopté différents objectifs et mesures destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L’UDC a lancé le référendum. Et Albert Rösti fait partie du comité référendaire. Lors des débats parlementaires, il a averti que réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre conduirait à un appauvrissement de la population. Mais en tant que nouveau ministre du DETEC, le Bernois devra se battre pour la loi… et donc contre son parti. Il serait bien avisé de le faire avec conviction. Les Vert-e-s et la gauche profiteront sans pitié d’une campagne en demi-teinte pour le critiquer.

Défenseur de la «propagande gauchiste de la SSR»

La même menace le guette en 2024 en matière de politique médiatique. Albert Rösti est encore vice-président du comité de l’initiative populaire intitulée «200 francs, ça suffit». Celle-ci veut abaisser la redevance Serafe de la radio et de la télévision de 335 à 200 francs par an. C’est une attaque frontale contre la SSR qui, selon l’UDC, «fait une propagande notoirement à gauche».

Là encore, le ministre devra défendre la position du gouvernement et du Parlement: il ne faut pas s’attendre à ce que le Conseil fédéral, au sein duquel les minorités linguistiques francophone et italienne sont désormais majoritaires, veuille s’en prendre à la SSR. Là aussi, Albert Rösti devra se battre contre son opinion personnelle. Il sera sans doute intéressant d’observer comment le nouveau conseiller fédéral fera ce grand écart.

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