Le gouvernement appuie sur l'accélérateur: dès ce jeudi après-midi, les départements seront redistribués. Du moins, si les deux nouveaux conseillers fédéraux et les cinq anciens se mettent d'accord. Sinon, la répartition définitive n'aura lieu que vendredi.
A cette occasion, les pires craintes du camp gauche-vert pourraient se réaliser. «Si Rösti reprend le Département de l'énergie, ce sera une catastrophe», s'est insurgée une parlementaire socialiste mercredi après l'élection.
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Un poste de rêve pour Rösti
En effet, le Bernois Albert Rösti pourrait succéder à Simonetta Sommaruga, qui quitte le Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Pour ce partisan des centrales nucléaires, lobbyiste automobile et ancien président de Swissoil, ce serait un job de rêve. Il ne l'a jamais caché.
La voie est-elle libre pour Albert Rösti? Un accord entre le PLR et l'UDC devrait y veiller. Selon nos informations, des accords ont été conclus entre ces deux partis bourgeois pour qu'ils obtiennent la tête des départements clés du DETEC et des finances (DFF).
Karin Keller-Sutter devrait devenir ministre des Finances
La ministre de la Justice Karin Keller-Sutter, PLR, devrait reprendre les finances du conseiller fédéral UDC Ueli Maurer. Elle a une grande envie de nouveauté. Le socialiste Alain Berset a certes aussi des vues sur le DFF. Mais les bourgeois ne nommeront pas un homme de gauche au poste de trésorier sans nécessité.
De plus, Alain Berset a subi un sérieux revers mercredi. Il a été élu président de la Confédération avec seulement 140 voix sur 181 bulletins valables. Ce qui signifie que sa meilleure période au Conseil fédéral est derrière lui. Lors de sa première élection au poste, Alain Berset avait obtenu un bien meilleur score, avec 190 voix sur 210 bulletins valables.
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Alain Berset doit se chercher un nouveau job
L'élection de la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider a encore assombri le jeu du Romand: la majorité latine au sein du gouvernement augmente la pression sur le doyen de la fonction. «Alain Berset devrait profiter de son année présidentielle pour se mettre à la recherche d'un mandat international», murmure-t-on au Palais fédéral.
Si le magistrat socialiste veut toutefois s'accrocher à son siège, il n'y a qu'une solution: échanger son poste avec le ministre des Affaires étrangères libéral-radical Ignazio Cassis. Mais la pression de ce dernier sur le dossier européen a récemment diminué: le Tessinois espère encore pouvoir mettre en place un nouvel accord-cadre dans un avenir proche. Il a encore des choses à faire sur ce dossier et peu de raisons de changer, estiment les observateurs.
Elisabeth Baume-Schneider conserverait le département de la justice
La conseillère fédérale du centre Viola Amherd, qui a entre-temps flirté avec le DETEC, devrait rester au Département de la défense. Celui-ci sera revalorisé par la création d'un Office fédéral de la cybersécurité, ce qui devrait calmer les velléités de changement de la Valaisanne. Le ministre de l'Economie Guy Parmelin n'a quant à lui aucune raison de changer de place.
La nouvelle magistrate socialiste Elisabeth Baume-Schneider devra donc, bon gré mal gré, prendre ce qui reste. Il s'agirait du Département de justice et police, où elle devrait s'occuper de la problématique de l'asile et des réfugiés ukrainiens. Pour cette ancienne assistante sociale, il s'agit presque d'un point d'arrivée.