Soutenue par tout son canton jusque sur la Place fédérale, Elisabeth Baume-Schneider a réussi son pari: elle est conseillère fédérale. C'est en ayant retrouvé ses notes en italien qu'elle a pris place devant la presse, ce mercredi après-midi, quelques heures après avoir accédé au gouvernement.
Ce qu'elle attend le plus? Se mettre au travail, a expliqué la 10e conseillère fédérale de l'histoire du pays, et surtout la première représentant le Jura. «J'en suis très fière. Nous n'avons plus besoin de lutter: ça y est, nous avons une représentante au Conseil fédéral.» Grâce à cette matinée historique, le Jura fait désormais partie intégrante de la Confédération, qu'il a rejointe en 1979.
Et c'est en cette qualité qu'Elisabeth Baume-Schneider veut se donner tant et plus, sans attendre, pour construire des ponts entre les régions linguistiques du pays, mais aussi entre les générations. Elle même n'est pas représentante que des régions périphériques: elle a dirigé une Haute école à Lausanne, a-t-elle plaidé.
Sa porte restera ouverte
N'est-ce pas un problème que les villes ne soient plus représentées (!) au gouvernement? «Ce n'est ni ma responsabilité, ni un problème. Nous ne devons pas nous mettre en opposition, les uns et les autres.» D'ailleurs, «les pieds sur terre et accessible», Elisabeth Baume-Schneider veut garder la porte de son bureau ouverte.
Un bureau sur lequel il y aura beaucoup de dossiers: le Conseil fédéral doit trouver des solutions dans plusieurs domaines, comme la défense du pouvoir d'achat et la pénurie énergétique. La socialiste veut contribuer à les trouver. «Nous devons tous travailler ensemble», a plaidé la Jurassienne, satisfaite de retrouver un Exécutif.
C'est en partie grâce à sa propre voix. «Oui, bien sûr, j'ai voté pour moi. Et je suis sûre que les autres candidats en ont fait de même pour leur candidature», a souri la bientôt ex-conseillère aux États. Cela a compté: EBS a obtenu 123 suffrages, soit pile la majorité absolue.
«Pas jusqu'à 70 ans»
Avec l'élection d'une ancienne militante de la Ligue marxiste révolutionnaire, le Conseil fédéral penche-t-il à gauche? «Avec Alain Berset, nous sommes deux socialistes, et les cinq autres ne le sont pas. Ou alors, je ne l'ai pas encore remarqué», a-t-elle répondu.
De quel département la «petite» nouvelle héritera? «Je suis ouverte à tout et on verra bien où j'atterris», a analysé la Jurassienne. Les différents dicastères devraient être (ré)attribués jeudi déjà.
Enfin, Elisabeth Baume-Schneider est restée vague sur la durée du mandat qu'elle a accepté ce mercredi matin. Celle qui fêtera ses 59 ans à la veille de Noël s'arrêtera-t-elle à l'âge de la retraite? Ce n'est pas sûr: «En tout cas, je ne me vois pas rester en poste jusqu'à 70 ans. Mais cela pourrait très bien être deux législatures.»