Face à l'augmentation toujours plus rapide de nombre de cas de Covid et le ralentissement simultané du rythme de la vaccination, certaines personnes estiment qu'il faudrait durcir le ton pour inciter les personnes à se vacciner et le débat fait rage sur la façon de traiter les non-vaccinés. Le président de la Commission fédérale pour les vaccinations, Christoph Berger, vient de donner une nouvelle impulsion à cette discussion: il défend auprès de plusieurs médias l'idée que le certificat Covid devrait s'imposer au travail.
Dans quels domaines? Il prône une certification obligatoire pour le secteur de la santé, mais aussi pour les employés d'autres industries. Il demande que le certificat sanitaire s'impose dans les milieux où les personnes sont en contact avec la clientèle – garderies, magasins ou écoles. Ces employés ne devraient selon lui n'être autorisées à travailler que si elles peuvent prouver qu'elles ont été vaccinées, testées ou qu'elles sont guéries.
Mais alors, que se passerait-il pour le personnel non-vacciné? Christoph Berger propose un régime de tests très fréquents: selon le type de test, le certificat est valable entre 48 et 72 heures et devrait être renouvelé au même rythme. Un système lourd, qui pourrait encore se compliquer à l'heure où la prise en charge du coût des tests pour les personnes asymptomatiques et même la possibilité d'obtenir un certificat Covid suite à un test rapide sont discutés.
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Non envisagé par le Conseil fédéral
Au départ, le Conseil fédéral avait exclu la possibilité de demander un certificat Covid pour se rendre au travail. Lors de l'introduction de ce pass, le gouvernement avait défini un système de feux de circulation. Les «domaines de la vie publique», c'est-à-dire le lieu de travail, mais aussi les transports publics ou les rendez-vous officiels, se situent dans la zone verte, dans laquelle aucune utilisation du certificat n'est prévue.
Cependant, il devient de plus en plus évident que le certificat ne sera probablement pas qu'une «solution temporaire», comme l'avait à la base décrit le ministre de la santé Alain Berset. Pour l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), la certification obligatoire dans le cadre du travail ne semble apparemment plus impensable. Patrick Mathys, le porte-parole de l'OFSP, s'est refusé à tout commentaire lorsque Blick l'a interrogé: il affirme que seule une décision politique – c'est-à-dire, dans ce cadre, émanant du Conseil fédéral – pourra fixer restrictions possibles, a-t-il déclaré aux médias. «Ce qui est clair, c'est que quoi qu'on fasse, il y aura des dégâts», a-t-il néanmoins ajouté.
L'Unia est sceptique, les employeurs sont ouverts
Selon le syndicat Unia, il serait envisageable - moyennant une décision correspondante du Conseil fédéral - d'exiger un certificat Covid de la part des employés s'ils sont en contact avec des groupes à risque, comme le révèle le porte-parole d'Unia Serge Gnos. En revanche, le cas du personnel qui n'entre pas en contact avec une telle population est plus délicat. «Dans une usine, par exemple, il serait clairement inacceptable d'exiger un certificat. Le syndicat est également sceptique quant au personnel de service. Il conviendrait d'évaluer avec soin la proportionnalité d'une telle obligation», explique-t-il. Il précise encore: «Si un restaurant n'admet que des personnes munies d'un certificat et que le personnel porte des masques, le risque d'infection est déjà minime.»
Face à ces discussions, les employeurs font profil bas. Si la situation se dégrade à nouveau dans les semaines à venir, l'extension du certificat au lieu de travail peut tout à fait être examinée, affirme quant à elle l'Union patronale suisse (UPS) à travers son porte-parole Fredy Grüter. Il rappelle de plus que les employeurs ont déjà la possibilité de mettre en place des «règles de conduite proportionnées» dans le cadre de leur devoir de diligence. Ces dernières prévoient des allègements pour les personnes vaccinées, testées ou guéries - par exemple, en ce qui concerne l'obligation de porter un masque. Les personnes non-vaccinées pourraient donc bien se voir imposer des restrictions supplémentaires dans les semaines à venir.