Cette semaine, les parlementaires fédéraux ont remis la pression sur le gouvernement sur le sujet des tests gratuits: la Commission de la santé du Conseil national soutient la demande qui est d'ailleurs appuyée par la plupart des partis. Les cantons, quant à eux, sont résolument pour la fin du régime de gratuité des tests, une fin annoncée par le Conseil fédéral pour le premier octobre.
Face à la pression du législatif, le conseiller fédéral chargé de la Santé, Alain Berset, s'est déjà montré conciliant. Il refuse toutefois de revenir complètement en arrière et propose à la place d'accorder un sursis: selon un rapport émanant de ses services, les tests resteront gratuits pendant dix jours de plus que prévu, c'est-à-dire jusqu'au 10 octobre.
Compromis pour ceux qui ont reçu une dose
Cette prolongation devrait créer la marge de manœuvre nécessaire pour trouver un compromis plus durable. Alain Berset l'envisage comme ceci: après la fin de la gratuité pour tout le monde, les tests resteront accessibles sans frais pour ceux qui ont déjà reçu une première dose de vaccin, et ce jusqu'à la fin du mois de novembre.
Une proposition qui donne à ceux qui hésitent encore à se faire vacciner un sursis. Alain Berset devra toutefois soumettre cette proposition à la consultation, qui passera par divers autorités et notamment par les cantons.
La décision finale ne serait probablement prise la semaine prochaine ou celle d'après.
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Alain Berset entend également continuer le travail de persuasion que mène son département par le biais de l'Office fédéral de la Santé publique (OFSP). La campagne de vaccination sera donc intensifiée en même temps que la gratuité des tests tombera progressivement. Le temps presse, car les vacances d'automne commencent la semaine prochaine dans certains cantons et la semaine suivante dans de nombreux autres, faisant craindre des retours de vacances similaires à cet été.
Ueli Maurer a sa propre proposition
Reste à savoir si les autres conseillers fédéraux suivront le mouvement. D'autres options pourraient également émerger de la discussion des sept Sages: une prolongation du régime de tests gratuits de deux semaines ou même jusqu'à la fin du mois d'octobre est également sur la table, afin de soutenir les efforts de dépistage durant les vacances d'automne. Cela permettrait par la suite de réévaluer si l'extension du certificat Covid est encore nécessaire ou si sa fin peut être envisagée.
Une motion du ministre des Finances UDC Ueli Maurer va également dans ce sens. Celle-ci veut maintenir les tests gratuits tant que l'utilisation élargie du certificat s'applique.
Que va faire Guy Parmelin?
Il y a donc beaucoup de choses à discuter. Les conseillers fédéraux libéraux-radicaux Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter, dont le parti est le seul à soutenir sans compromis l'obligation de payer les tests, préfèrent mettre un terme au régime de gratuité dans un avenir proche. Viola Amherd, conseillère fédérale du Centre, est également considérée comme une partisane de la ligne dure.
On ne sait pas encore quel camp le président fédéral UDC Guy Parmlin soutiendra. Il a été le premier à plaider clairement pour la fin des tests gratuits et l'a répété à plusieurs reprises: «les personnes non vaccinées ont eu suffisamment de temps pour se faire vacciner.» Il est toutefois peu probable qu'il s'oppose à un compromis, d'autant plus que son parti fait également pression sur lui.
La solution finale sera probablement un vaste compromis dans lequel la Confédération, le Parlement et les cantons pourront garder la face. Le Conseil fédéral ne permettra toutefois pas que les tests gratuits se poursuivent éternellement, ne serait-ce que pour des raisons de coûts. Depuis l'extension de l'exigence du certificat la semaine dernière, environ 172'000 tests d'antigènes rapides ont été effectués jusqu'à ce mercredi. Au prix unitaire de 47 francs, ces tests ont coûté au contribuable 8,1 millions de francs.
Un taux de vaccination trop faible
En outre, force est de constater que la pression douce a certes permis d'augmenter le taux de vaccination, mais pas assez. Les experts de l'OFSP ont lancé un avertissement urgent cette semaine. La quatrième vague Covid n'a pas encore été brisée, avertissait Patrick Mathys de l'Office fédéral de la santé publique. La direction dans laquelle se dirige le pays apparaîtra clairement dans les semaines à venir, selon l'expert. Il assène: «cela peut changer rapidement. En raison du taux de vaccination faible, il y a encore trop de personnes qui peuvent se contaminer très rapidement.» Le taux de vaccination actuel est trop faible pour atteindre une couverture vaccinale qui pourrait avoir un impact positif significatif sur l'incidence de l'infection.
Un avertissement qui ne restera pas lettre morte au Conseil fédéral. Ce dernier devrait donc poursuivre sa politique de la carotte (pour les vaccinés) et du bâton (pour les non-vaccinés).