Depuis le début de la guerre au Proche-Orient, le nombre d’agressions envers des personnes de confession juive est en augmentation partout, y compris en Suisse. En parallèle, de nombreuses personnes critiques envers la contre-attaque israélienne sur Gaza sont accusées d’antisémitisme.
Où en est la population suisse? Une chose est sûre: l’antisémitisme est bien ancré dans notre pays, comme le démontre un sondage réalisé par l’institut de sondage Sotomo à la demande de Blick.
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Environ 22% des personnes interrogées soutiennent le stéréotype antisémite selon lequel les juifs auraient trop d’influence en Suisse. Cela correspond plus ou moins aux résultats d’un sondage de l’Office fédéral de la statistique réalisé avant la guerre et diffusé par Tamedia.
«L’islamophobie est plus répandue en Suisse que l’antisémitisme»
Dans quel camp politique les préjugés antisémites ont-ils la peau dure? En deuxième position, les partisans du Parti socialiste (PS), où une personne sur cinq est d’accord avec cette affirmation. Selon le sondage de Blick, c’est parmi les sympathisants de l’Union démocratique du centre (UDC) que ce stéréotype est particulièrement répandu (35%). Et ce, bien que les personnes sondées qui se revendiquent de droite soutiennent majoritairement Israël. Mais cette solidarité s’expliquerait avant tout par l’aversion envers les musulmans, analyse le politologue Michael Hermann pour Blick.
Mais il faut aussi retenir qu’une grande partie de la population, toutes tendances politiques confondues, est sensible à l’antisémitisme et serait même prête à restreindre le droit de manifester: 70% des participants souhaitent que les manifestations soient interdites en Suisse s’il faut s’attendre à y entendre des slogans antisémites. Environ 52% des personnes interrogées éprouvent de la sympathie envers les citoyens d’Israël. En revanche, des sentiments négatifs prédominent à l’égard du gouvernement israélien.
Les réserves à l’égard des personnes de confession musulmane sont beaucoup plus marquées. Il y a certes de l’empathie pour la situation de la population civile de la bande de Gaza. «Mais lorsque ces personnes arrivent en Europe en tant que réfugiés, une grande partie de cette compassion disparaît», explique Michael Hermann. Il en conclut que «l’islamophobie est plus répandue en Suisse que l’antisémitisme».