Lorsque ses voisins allument un feu, Roswitha Schüpbach, qui vit à Liestal (BL), bouillonne de colère. Elle suspecte une utilisation inappropriée de leur cheminée. Car elle crache de la fumée noire et suinte. La retraitée, qui habite au deuxième étage, lutte contre la suie tenace qui encrasse son habitation. Celle-ci ronge les dalles de sa terrasse et laisse des traces dégoûtantes sur la balustrade. Du dépôt noir recouvre également ses tuiles.
En montrant les dalles au sol recouvertes pendant l'hiver après le nettoyage au kärcher, elle explique à Blick: «Toutes les dalles semblaient fraîchement nettoyées. La suie est visible sur les autres en comparaison.» Puis d'ajouter: «Mes voisins brûlent toutes sortes de déchets dans la cheminée. Il y a même déjà eu un incendie!»
«Très encrassée et couverte de poix»
Tout a commencé en mars 2022. Un jour, alors qu'elle rentrait chez elle après une longue absence, la propriétaire de l'étage a senti une odeur de métal brûlé. Peu après, lorsqu'elle est sortie sur sa terrasse, des morceaux noirs et carbonisés jonchaient le sol. La Bâloise montre deux photos. «Ils ne peuvent venir que de la cheminée. Ce n'est qu'à partir de là que j'ai pu expliquer l'excès de suie partout.»
Roswitha Schüpbach fait donc appel à son ami ramoneur Peter Tischhauser. Celui-ci constate en avril 2022 que la paroi de la cheminée est encore en bon état, mais le chapeau en cuivre a été calciné par la chaleur de l'incendie. Interrogé par Blick, l'homme explique: «Un feu de cheminée est généralement dû à une combustion inappropriée.»
Dans un deuxième rapport datant d'octobre 2023, Peter Tischhauser écrit: «Il y a des dépôts de suie dans les deux cheminées, celle de la famille voisine étant très encrassée et en partie couverte de poix.» Il recommande de procéder à un nettoyage et d'informer les exploitants pour une utilisation correcte.
Un ami couvreur de Roswitha Schüpbach constate lui aussi les salissures dans un rapport daté de mai 2024, photos à l'appui. Ainsi, la vitre de la fenêtre et les tuiles seraient pleines de suie. Le chapeau de cheminée de la copropriétaire est propre, celui des voisins est couvert de suie et de poix.
Le voisin rejette les accusations
Exposée depuis longtemps à la saleté et craignant un autre incendie, Roswitha Schüpbach tente désespérément de se faire aider depuis un certain temps. Selon elle, les différentes autorités font la sourde oreille. Elle cite par exemple la ville de Liestal, l'office de l'hygiène de l'air des deux Bâle et l'assurance immobilière de Bâle-Campagne.
Interrogé par Blick, le service d'hygiène de l'air renvoie à la ville de Liestal. L'administrateur de la ville, Marcel Meichtry, explique qu'à la suite d'une plainte de Roswitha Schüpbach, les représentants de la ville ont invité les voisins à un entretien personnel à l'hôtel de ville début octobre 2023. Les voisins ont confirmé un feu de cheminée, mais celui-ci aurait eu lieu, selon eux, il y a quatre ans. «Les voisins ont mentionné qu'après l'incendie, une partie de la cheminée avait été remplacée et que le ramoneur nettoyait et contrôlait la cheminée chaque année – ce qui pouvait être prouvé.»
Selon Marcel Meichtry, les voisins ont rejeté l'accusation d'utilisation inappropriée. «Car, selon leurs déclarations, ils brûlent exclusivement du bois de chauffage qu'ils se procurent auprès de la commune locale.» La ville leur a néanmoins remis une brochure sur la manière correcte de faire du feu, et aucune autre mesure n'est prévue.
Sommier à lattes brûlé?
Roswitha Schüpbach montre deux nouvelles photos. L'une a été prise fin janvier 2024, l'autre début mars. On y voit un tas de bois de sommier de lit déchiqueté, qui réduit au fil du temps. Elle déclare, en rigolant tant bien que mal: «Je ne savais pas que l'administration forestière vendait des sommiers à lattes.»
L'administrateur municipal Marcel Meichtry rétorque: «Le bois sur la photo que nous avons reçue n'est pas reconnaissable en tant que sommier à lattes.» Certes, la ville de Liestal estime que Roswitha Schüpbach est une «citoyenne préoccupée». Mais elle pense que la copropriétaire a probablement «un problème personnel avec son voisin, car en ce qui concerne la suie, elle était à chaque fois la seule à se plaindre». En tant qu'habitante de l'étage supérieur, elle est la plus concernée.
Roswitha Schüpbach se sent abandonnée. Pourtant, son mari, aujourd'hui décédé, a participé à la construction de la maison. «Mon souhait est vraiment simple. Je veux une analyse qui montre ce qu'ils brûlent vraiment.» Une demande adressée à l'assurance immobilière de Bâle-Campagne est restée sans réponse.