«On va tout faire et continuer à se battre!» La tante du bébé né au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) en mai dernier, placé en juin au foyer l'Abri, réagit à l'arrêt du Tribunal fédéral (TF) publié mercredi 13 mars. Les juges de Mon-Repos ont validé la décision de la justice cantonale et estiment que le placement était «la seule [mesure] envisageable, vu la situation».
Sur l'affaire du bébé placé
«Je viens de prendre connaissance de l'arrêt, indique la tante, contactée par Blick. Évidemment, nous sommes déçus que le TF rejette le recours. Mais l'arrêt dit aussi qu'il faut absolument rétablir les contacts!»
En effet, pour le moment et depuis son septième jour de vie, la petite, née prématurée le 30 mai dernier, peut voir sa mère une heure et demie par semaine. À cela s'ajoutent trois heures de balade hebdomadaire.
Contact physique «indispensable»
La tante tance tout le système. «On a quand même dû faire appel au TF pour rappeler à la DGEJ (ndlr: Direction générale de l'enfance et de la jeunesse) qu'on ne peut pas séparer un bébé de sa mère», lance-t-elle. Par ailleurs, la mention, dans l'arrêt de la cour, d'une augmentation «indispensable» des contacts physiques entre mère et fille correspond à ce que la famille «demande depuis des mois».
La tante, elle-même maman, indique que la famille va étudier la possibilité de recourir à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). «On est très inquiets pour le bébé et les effets de la séparation maternelle sur son développement, déplore la Lausannoise. La petite ne va pas bien, elle a un retard de développement avec un regard dans le vide lorsque les médecins l'ont vue sans sa maman. Toute la famille est très inquiète.»
Séparation pour des motifs trop légers?
Le placement du bébé fait grand bruit dans le canton de Vaud depuis plusieurs mois. Un signalement du CHUV, quelques jours après l'accouchement d'une Lausannoise de 39 ans, avait entraîné le placement de son enfant. La famille conteste vigoureusement cette décision depuis lors. Elle a réuni 23 personnalités, notamment du monde de la médecine, pour signer une tribune publiée par Blick. Elle interpelle le Conseil d'État vaudois.
La tante souligne notamment le fait que la décision de placement «ne contient aucune mention d'un danger». Or, selon la CEDH, «on ne sépare un bébé de sa mère que lorsqu'il y a danger, indique-t-elle. Dans ce pays, c'est donc légal de le faire pour des motifs comme 'manque d'initiative'?»