Dénoncée à l'autorité de protection de l'enfant et de l'adulte
Une mère célibataire perd son bébé à cause d'une dispute avec le personnel de l'hôpital

Une mère célibataire vaudoise a eu un bébé toute seule grâce à un don de sperme. Mais après la naissance de son enfant, des divergences sont survenues avec le personnel de l'hôpital. L'histoire est désormais en bataille juridique avec l'APEA.
Publié: 22.01.2024 à 21:02 heures
|
Dernière mise à jour: 24.01.2024 à 13:48 heures
Pour cette mère célibataire vaudoise, le bonheur d'avoir un bébé n'a pas duré longtemps: peu après sa naissance, sa fille a été placée dans un foyer pour enfants. (Image d'illustration)
Photo: Getty Images/Cavan Images RF
RMS_Portrait_AUTOR_862.JPG
Georg Nopper

Un litige concernant la garde d'un enfant fait actuellement grand bruit dans le canton de Vaud. Malgré l'absence de partenaire, une femme célibataire originaire du canton de Vaud a assouvi son désir d'enfant au Danemark. Les femmes seules y sont autorisées à recourir à l'insémination artificielle par don de sperme, contrairement à la Suisse.

Cinq ans plus tard, la Romande tombe enceinte. Mais dès le septième mois de grossesse, des complications apparaissent. Pour sa santé, le bébé doit être mis au monde d'urgence prématurément par césarienne, et passe ses premiers jours de vie en couveuse.

Problèmes psy?

C'est après l'accouchement que les désaccords sont apparus entre la jeune maman, le personnel soignant et les sages-femmes. Celles-ci ont commencé à critiquer la manière dont la jeune maman tenait son bébé. Une équipe de médecins spécialisés dans les cas d'abus et de négligence envers les enfants a pu confirmer les critiques émises. Le cas est alors dénoncé auprès de l'autorité de protection de l'enfant et de l'adulte (APEA). Une psychiatre signale en outre de possibles problèmes psychiques de la mère, cette dernière ne montrant guère d'émotions envers sa fille.

Comme le rapportent les journaux de CH Media, qui disposent de dossiers judiciaires sur le cas, l'autorité de protection a alors retiré le droit de garde à la mère pour placer le bébé en urgence à la pouponnière avant de pouvoir le transférer dans un foyer.

Visites une fois par semaine sous surveillance

La mère n'est autorisée à rendre visite à l'enfant qu'une fois par semaine pendant une heure et demie, et ce, sous surveillance. La mère s'oppose radicalement à cette décision qu'elle estime injuste. Plusieurs procédures juridiques ont été engagées. Ayant déjà passé par toutes les instances, cela sera bientôt au tour du Tribunal fédéral de se pencher sur l'affaire.

Le retrait du droit de garde si peu de temps après la naissance est une décision inhabituelle. En général, les bébés sont placés dans un foyer directement après la pouponnière en cas de graves problèmes de dépendance ou de problèmes psychiques importants des parents.

Mais la Vaudoise de 39 ans affirme qu'elle ne consomme ni drogues, ni alcool. En outre, elle peut compter sur le soutien de sa sœur et de ses parents. Un psychiatre, qui a rédigé une expertise à la demande de la mère, plaide également pour que le droit de garde lui soit accordé. Le fait qu'une mère se comporte de manière détachée avec son enfant après une naissance traumatisante est un phénomène connu.

«Le placement est toujours le dernier recours»

Aux yeux des autorités, la mère a des difficultés à s'occuper correctement de son bébé. L'aide de sa seule famille ne suffit pas. Manon Schick, cheffe de la Direction vaudoise de la protection de l'enfance, ne souhaite pas s'exprimer sur le cas, peut-on voir dans un reportage de la RTS. La professionnelle invoque le secret de fonction. «Un placement hors du foyer familial est toujours le dernier recours», constate-t-elle toutefois de manière générale. Son message est le suivant: l'APEA agit toujours dans l'intérêt des enfants.

La mère célibataire s'est confiée à «24 heures» sur le litige concernant la garde. «C'est inhumain qu'on m'ait enlevé mon enfant.» Selon elle, tout est la faute d'une sage-femme qui se serait comportée de manière hostile à son égard et qui aurait porté un jugement négatif sur la façon dont son enfant a été procréé.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la