La réforme controversée de la santé divise le parti
L'UDC se prépare à une épreuve de force ce samedi

L'UDC est à la veille d'une épreuve de force. Samedi à Aarau, sa décision sur la réforme de la santé tombera. La direction du parti appelle à voter non, tandis que d'autres membres, comme Hannes Germann, sont pour. Une bataille d'opinion passionnante est garantie!
Publié: 09.10.2024 à 11:06 heures
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Dernière mise à jour: 09.10.2024 à 11:15 heures
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Les partisans de la réforme de la santé Efas ont lancé leur campagne à Berne.
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Ochsenbein

Le calendrier réserve un rendez-vous délicat aux délégués de l'UDC. Samedi prochain, dans la salle de sport Schachen à Aarau, ils donneront leurs consignes de vote pour les votations fédérales du 24 novembre. L'épreuve de force devrait avoir lieu peu après 14h. Selon le programme, il s'agira alors de se prononcer sur la réforme de la santé.

La réforme, qui doit régler le financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières dans le domaine de la santé (Efas), donne actuellement du fil à retordre à l'UDC. Car au Parlement, la majorité du groupe soutient encore le projet. Avec une nette majorité des deux tiers, elle s'est prononcée en faveur du texte au Conseil national lors du vote final fin 2023. Au Conseil des Etats, le résultat a été encore plus clair! Les sept représentants de l'UDC ont voté pour. Mais parallèlement, certains se sont activés pour faire changer d'avis le parti.

En effet, le comité directeur du parti de l'assemblée des délégués a proposé le «non» à l'unanimité, comme le chef du groupe Thomas Aeschi, également membre du comité directeur, l'a déjà confirmé à Blick fin septembre.

«Pas de caisse unique!»

L'intégration des soins de longue durée est particulièrement controversée, car elle pèserait davantage sur les caisses maladie, ce qui pourrait entraîner une hausse massive des primes d'assurance maladie. Les soins de longue durée entraîneraient à moyen terme une hausse inacceptable des primes, argumente le conseiller national UDC zougois. «Si nous menons l'assurance-maladie dans le mur de cette manière, nous aboutirons à une caisse unique – ce que nous ne voulons pas!»

Thomas Aeschi a demandé aux membres du groupe parlementaire de s'abstenir de faire des déclarations publiques jusqu'à ce que l'assemblée des délégués adopte un mot d'ordre officiel. Les journaux de CH Media ont été les premiers à en rendre compte.

L'un de ceux qui se moque de la directive de la direction du parti est le conseiller aux Etats schaffhousois Hannes Germann. Il est considéré comme un politicien consensuel, qui s'écarte parfois de la ligne du parti. Il s'engage désormais dans le comité interpartis des partisans de l'Efas, qui a lancé sa campagne mardi.

«Je me sens redevable envers le pays et ses habitants»

Lors de la conférence de presse à Berne, il a déclaré: «Cela fait 14 ans que cet objet est au Parlement et j'ai pu le suivre depuis le début. Je peux vous dire que concocter une réforme de la santé équilibrée, qui résout le problème des mauvaises incitations et qui tient compte des différents intérêts, est une chose complexe.» On y est enfin parvenu, il ne faut pas laisser passer cette chance maintenant.

En tant que politicien, on prend des décisions pendant les délibérations au Parlement et on adopte une affaire à la fin, explique Hannes Germann. «Je ne vois donc absolument aucune raison pour laquelle je ne pourrais pas faire partie du comité des partisans. Au contraire! Je me suis même senti obligé de m'engager. C'est ce que nous, les politiciens, devons au pays et à la population.»

Hannes Germann trouve problématique que la direction du parti s'oppose au groupe parlementaire, surtout après une décision aussi claire. Si l'on veut mener une discussion sérieuse au sein du parti avec la base, il faut le faire en amont. Et pas seulement une fois que la décision a déjà été prise au Parlement, explique le Schaffhousois. Malgré tout, «au niveau national, on voit apparaître un conflit d'opinion qui rend l'assemblée des délégués passionnante, ce qui est légitime».

Pas le premier changement d'opinion

Jusqu'à présent, il n'a pas été critiqué par la direction du parti pour son engagement. «Mais ma tâche consiste aussi à défendre les décisions prises dans l'intérêt du peuple et de mon canton. C'est pour cela que j'ai été élu.» Hannes Germann ne se risque pas à faire de pronostic pour samedi. La décision pourrait aller dans les deux sens, comme lors de la votation sur la loi sur l'électricité.

A l'époque aussi, l'UDC avait clairement approuvé la loi lors du vote final, mais la direction du parti avait soudainement changé de cap et mené une campagne contre son propre conseiller fédéral et ministre de l'énergie, Albert Rösti. Le parti a ainsi donné l'impression d'être divisé jusqu'à la fin. Finalement, Albert Rösti est sorti vainqueur, le peuple a accepté la loi sur l'électricité.

Lors de la réforme des caisses de pension, les fronts au sein du parti étaient également fragiles. Certaines sections cantonales sont sorties du rang en disant non. Et sur la 13e rente AVS également, une division est apparue entre la base et la direction de l'UDC. Le parti a rejeté la rente supplémentaire, mais près de la moitié de son électorat y était favorable.

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