Les primes d'assurance maladie augmenteront fortement l'année prochaine. En moyenne, elles devraient avoisiner les 6%. La campagne de votation sur la prochaine réforme de la santé, qui sera soumise au vote fin novembre, bat donc déjà son plein. La réforme du financement uniforme des prestations de santé (Efas) vise à éliminer les mauvaises incitations dans le système, à améliorer la prise en charge de la population et à réduire les coûts.
Les opposants au projet ont entamé la semaine dernière la campagne de votation. Ils estiment que les primes d'assurance maladie ne baisseront pas, mais pourraient continuer à augmenter.
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De leur côté, les partisans de l'Efas, un comité interpartis, lancent leur campagne de votation mardi avec une conférence de presse à Berne. Ces derniers, dont le Conseil fédéral et le Parlement, avancent des arguments exactement opposés. Ils s'attendent à ce que les primes baissent sensiblement avec le nouveau système.
Les cantons seront davantage sollicités
Concrètement selon les partisans de l'Efas, la réforme de la santé – si elle avait déjà été introduite – aurait allégé les payeurs de primes de 826 millions de francs en 2022 (cf. graphique). Ces chiffres de la santé figurent ainsi dans le livret de vote. Cette somme devrait être prise en charge par les cantons à la place. La raison n'est autre que l'augmentation des traitements ambulatoires, pour lesquels les patients peuvent rentrer chez eux le jour même.
Jusqu'à présent, les cantons assumaient 55% des coûts des traitements stationnaires (c'est-à-dire ceux qui impliquent des nuitées à l'hôpital) alors qu'ils ne devaient pratiquement rien payer pour les traitements ambulatoires. Cela leur a permis d'économiser beaucoup d'argent du contribuable ces dernières années, puisque les traitements stationnaires ont stagné.
La nouvelle répartition prévoit qu'à l'avenir, les cantons assumeront, après déduction de la franchise et de la quote-part des patients, au moins 26,9% des coûts et les caisses, via les primes, au maximum 73,1%. Et ce, indépendamment du fait que la prestation soit fournie en ambulatoire ou en stationnaire.
Les traitements ambulatoires sont plus efficaces et moins chers
Comme la tendance aux traitements ambulatoires continue de progresser, les cantons devraient prendre en charge nettement plus de coûts à partir de 2028, entre 1,5 et 2,5 milliards de francs, comme le montrent les calculs de la Confédération. Les payeurs de primes pourraient alors économiser ce montant.
Thomas Christen, directeur suppléant de l'Office fédéral de la santé publique, a déclaré lors d'un point de presse en septembre: «Depuis des années, les coûts ambulatoires connaissent la plus forte croissance. Et comme les cantons ne paient rien pour ces coûts, la croissance se fait au détriment des assurés. La réforme permettra de mettre fin à ce transfert sur les primes.»
Grâce aux progrès de la médecine, de plus en plus de traitements peuvent aujourd'hui être effectués en ambulatoire. Selon les partisans de la réforme, cette situation est avantageuse, car ces traitements sont souvent plus efficaces sur le plan médical et moins coûteux. Ils critiquent toutefois le fait que de nombreuses interventions continuent d'être effectuées en milieu hospitalier, même si cela n'est pas nécessaire sur le plan médical.