L'Etat de Vaud est en opération sauvetage de la direction du CHUV. Depuis plusieurs mois, le Centre hospitalier universitaire vaudois est sous le feu des critiques pour des problèmes de gouvernance.
Un déficit budgétaire de 3,4 millions en 2023, un cadre sanctionné pour sexisme qui pourrait être promu et des dysfonctionnements au sein de la direction des ressources humaines: les affaires s'accumulent depuis le départ inattendu du directeur Philippe Eckert en 2022.
Jeudi dernier, le Conseil d’Etat vaudois a unanimement désigné Claire Charmet pour reprendre la direction générale de l'hôpital. Dimanche 2 décembre, la ministre de la Santé Rebecca Ruiz s'est rendue sur le plateau du «19h30» de la RTS pour défendre la gestion de la plus grande entreprise du canton de Vaud.
Exercice de transparence
Pour l'élue socialiste, le CHUV «se doit de faire preuve de transparence» puisqu'il est public. Sur le rapport du contrôle cantonal des finances, qui met en évidence des problèmes à la direction des ressources humaines, elle assume: «On diligente une enquête administrative et on va mettre en place des mesures. Et on communique là-dessus.»
Selon elle, c'est la taille de l'entreprise qui justifie la succession d'affaires. «Dans la vie d'une institution de 12'000 personnes, qui a grandi vite, il y a tous les jours des problématiques RH et des conflits entre personnes, explique-t-elle dans son interview au téléjournal. C'est difficile à anticiper, mais quand les problèmes se posent, on agit.»
Rebecca Ruiz juge «un peu fort de café que cette transparence se retourne contre l'hôpital et soit instrumentalisée par des gens qui veulent l'affaiblir». Enfin, elle rassure les patients potentiels au sujet de l'impact des soucis de gouvernance sur le service médical: «La qualité des soins n'a jamais été remise en question.»