Ces témoignages ressemblent malheureusement à d’autres. Cette fois, c’est à la Case à chocs, salle de concerts neuchâteloise bien connue sur la scène alternative romande, que ça se passe. Selon «Arcinfo», trois personnes se sont senties mal et pensent avoir été droguées à leur insu au GHB dans la nuit de samedi à dimanche. Deux témoignent dans les colonnes du quotidien local.
«Avec une copine, je suis arrivée à la Case à chocs vers 1h du matin. Je suis allée chercher une bière en haut. Nous sommes descendues la boire en bas, raconte la première. […] L’espace d’un clignement des yeux, j’ai eu des vertiges, des pertes de contrôle, les jambes très lourdes, des fourmis. Je me suis dirigée vers une amie. Ce n’est pas quelque chose qui m’arrive fréquemment. Il fallait que je sorte.» Le second récit récolté est similaire.
En ambulance à l’hôpital
Les deux femmes ont été prises en charge par le personnel et amenées dans l'une des loges d'artiste. La police a alors été prévenue. Les deux femmes ont ensuite été transportées en ambulance à l’hôpital. Elles regrettent toutefois de ne pas avoir été testées. Problème, le GHB est métabolisé très rapidement par l’organisme et les symptômes peuvent être similaires à ceux de l’alcool, expliquait à Blick Marc Augsburger, responsable de l’Unité de toxicologie et chimie forensiques du Centre universitaire romand de médecine légale à Lausanne.
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«Je vous confirme que nous sommes intervenus à la Case à chocs à Neuchâtel dimanche à 3h30 pour des personnes qui se sentaient mal», répond Georges-André Lozouet, porte-parole de la police neuchâteloise, interrogé par «Arcinfo». Selon lui, la troisième personne emmenée aux urgences y a subi un contrôle, qui devrait permettre de déterminer s’il y a eu ingestion de GHB ou non. Une enquête est en cours. Le réseau hospitalier neuchâtelois n’a pas noté de hausse des cas.
D’autres cas ces dernières semaines
Cette nouvelle affaire intervient trois semaines après une vague de signalements en Suisse romande. Pour mémoire, un message devenu viral — mais dont le contenu n’a jamais pu être confirmé — faisait état de dizaines de personnes droguées à leur insu dans un club lausannois. Dans les jours suivants, la police vaudoise avait déclaré à Blick avoir enregistré «trois annonces de potentielles victimes d’intoxication au GHB; une seule des trois consiste en un dépôt de plainte, qui fait l’objet d’investigations approfondies sous l’autorité d’un procureur». Sans toutefois faire de lien avec les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux.
A la suite de divers autres témoignages, notamment à Genève, Fribourg et La Chaux-de-Fonds, des collectifs des milieux féministes ont appelé au boycott des boîtes de nuit pour que les victimes présumées soient prises au sérieux et que des mesures soient mises en place dans les clubs. Un mouvement similaire — «Girls' Night In» — a eu lieu au Royaume-Uni.