Les réseaux sociaux sont en ébullition, particulièrement Instagram. Depuis lundi, des publications inquiétantes sont devenues virales. La plus partagée est celle-ci: «49 filles de l’Ecole hôtelière de Lausanne se sont fait droguer ce week-end à des soirées au MAD et ailleurs. C’était censé être des soirées seulement pour l’école mais plein d’autres gens y sont allés et environ 59 (sic) filles se sont fait droguer par piqûres, c’est la nouvelle génération de drogue».
Le message, une capture d’écran d’une discussion sur une messagerie instantanée, donne encore quelques détails: «Vous ne sentez pas quand on vous pique et ça peut transpercer n’importe quels habits. Cela ressemble à une petite piqûre de moustique, qui reste sur votre peau environ 15h».
D’où vient l’info?
Au moment où ces lignes sont écrites, Blick n’a pas réussi à retrouver la personne à l’origine de ce texte. Contactées, plusieurs personnes qui l’ont propagé indiquent l’avoir fait sans connaître la source.
Entrons dans le vif du sujet. Le modus operandi mentionné — la piqûre donc — est pour l’heure inconnu en terres vaudoises, explique à Blick la police cantonale. «Concernant les faits décrits, aucun cas ne nous a été signalé, assure Florence Maillard, porte-parole. Nous appelons les potentielles victimes à s’annoncer pour que des investigations puissent démarrer.»
Plus globalement, aucun cas de femmes droguées par injection à leur insu n’a été porté à la connaissance des forces de l’ordre vaudoises, complète-t-elle. Même son de cloche chez ses homologues genevois, canton où le même genre de messages alarmants est aussi apparu. Cela signifie-t-il pour autant qu’il s’agit uniquement d’un emballement sur les réseaux sociaux? En l’état, personne ne peut l’affirmer.
De son côté, le MAD Club s’est aussi positionné sur sa page Facebook: «La direction du MAD de Lausanne réagit à la rumeur qui circule sur les réseaux sociaux, relative à la soirée organisée en ses murs par les étudiants de l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL) le jeudi 28 octobre 2021. Cette soirée a été organisée par l’EHL qui s’est chargée de la vente des billets, uniquement en avance. La soirée n’était pas accessible aux clients et membres du MAD Club – Lausanne».
Et la boîte de nuit de reprendre: «La direction du MAD de Lausanne invite toute personne qui aurait rencontré un problème durant cette soirée à le dénoncer à la police et au MAD. A cette heure, aucun signalement d’agression n’a été formulé. Le MAD se réserve le droit d’engager les procédures qu’il jugera nécessaire en cas de diffamation».
La police cantonale annonce être en contact avec le dancing et avec l’Ecole hôtelière de Lausanne. «Mes collègues et moi, via '24 heures', avons pris connaissance du phénomène au Royaume-Uni, où une vague de témoignages d’étudiantes droguées à leur insu par des injections en boîte de nuit inquiète», confie encore Florence Maillard.
L'école lausannoise a, pour sa part, envoyé un communiqué à l'attention des médias peu avant midi. Elle non plus n'a pas connaissance de cas. Elle dit toutefois prendre l'affaire très au sérieux: «Nous allons envoyer un mail dans la journée à l’ensemble de notre corps estudiantin afin d’expliquer la situation et de rappeler les canaux à disposition au sein de l’EHL pour signaler tout incident», écrit Lucile Muller, porte-parole.
Un procédé nouveau?
Cela fait des années qu’est connue la pratique qui consiste à introduire des drogues, telles que le GHB, dans la boisson d’une victime. Mais, selon le grand quotidien vaudois, de nombreuses jeunes femmes et quelques jeunes hommes ont dénoncé ces derniers jours des agressions dans des bars ou boîtes de nuit à l’aide d’aiguilles hypodermiques.
Depuis septembre, la police britannique a déclaré avoir reçu 140 rapports sur des incidents impliquant des boissons droguées et 24 impliquant des piqûres. Elle a, en outre, procédé à plusieurs interpellations en lien avec ces signalements.
Toujours outre-Manche, les étudiantes et leurs camarades masculins préparent une série de boycott des discothèques et bars, refusant de sortir un soir déterminé à l’avance dans chaque ville pour réclamer une meilleure protection, relate Keystone-ATS. Au total, plus de 163’000 personnes ont signé une pétition demandant au gouvernement de rendre obligatoire la fouille minutieuse des clients à l’entrée.