La majorité a voté pour la 13e rente AVS
L'UDC a été trahie par son propre électorat

L'initiative de la gauche sur l'AVS a également convaincu la droite: 55% de l'électorat de l'UDC a dit oui à la 13e rente AVS, a révélé un sondage. Les fossés sont également générationnels et économiques.
Publié: 04.03.2024 à 12:53 heures
1/5
Le président de l'UDC Marco Chiesa a perdu la votation sur l'AVS dimanche. Son électorat était pourtant majoritairement favorable à une 13e AVS.
Photo: keystone-sda.ch
Lea Hartmann

Le oui à la 13e rente AVS a bousculé l'UDC. Le résultat de la votation est le résultat du «gaspillage d'argent» du centre-gauche à l'étranger, par exemple pour l'aide au développement ou le statut de protection S pour les Ukrainiennes, a fustigé le parti dimanche après-midi. Le «délabrement de la politique» a eu pour conséquence que l'initiative a rencontré un large soutien dans la population.

La tentative d'explication plutôt brouillonne du plus grand parti pour sa défaite en votation a une raison: sa propre base. Comme le montre le sondage post-votation de Tamedia et «20 Minutes», même les partisans de l'UDC ont majoritairement voté pour la 13e AVS. 55% ont indiqué avoir voté oui. Dans le camp centriste, en revanche, ils n'étaient que 49%, 38% pour le PLR et même seulement 35% pour les Vert'libéraux. La marge d'erreur est de plus ou moins 6 points de pourcentage.

Un fossé générationnel et économique

Le sondage montre en outre de manière impressionnante comment les plus pauvres se sont imposés ce dimanche face aux plus riches. Plus le revenu du ménage est élevé, plus le soutien à la 13e AVS est faible. Plus de deux tiers des personnes vivant dans un ménage dont le revenu mensuel est inférieur à 4000 francs ont approuvé l'initiative. Dans les ménages disposant d'un revenu de plus de 16'000 francs, ils n'étaient que 39%.

Il existe également un fossé entre les jeunes et les personnes âgées. Pas moins de 78% des personnes de plus de 65 ans se sont prononcées en faveur du coup de pouce aux rentes. En revanche, ils n'étaient que 40% parmi les 18-34 ans.

Chez l'un ou l'autre senior, la lettre que le camp du non a envoyé à tous les retraités du pays quelques semaines avant la votation a sans doute fait pencher la balance en faveur du oui. Cinq anciens conseillers fédéraux, dont Adolf Ogi et Doris Leuthard, y appelaient avec insistance à glisser un «non» dans l'urne. Une démarche qui n'a pas du tout été bien accueillie, comme le confirme le sondage. Près des trois quarts des personnes interrogées ont indiqué qu'elles trouvaient la lettre inappropriée. Ainsi, même la commune d'origine d'Adolf Ogi, Kandersteg (BE), où l'UDC représente plus de 40% de l'électorat, a approuvé l'initiative à 52%. 

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la