L'excédent record de 1,4 milliard réalisé par l'Etat de Genève en 2023 a suscité des réactions contrastées dans le monde politique genevois. Le PS dénonce des recettes sous-évaluées et regrette les suppressions de postes dans la fonction publique. Le PLR s'inquiète lui du projet de gratuité des transports publics pour les jeunes. Pour le PS, le constat renouvelé aujourd’hui ne souffre aucune contestation possible: le canton affiche une santé financière insolente. Il est urgent de rediriger cet argent vers la population, en particulier les classes populaire et moyenne qui font face à une érosion continue de leur pouvoir d’achat sous le coup de l’inflation, de l’explosion des loyers et des primes d’assurance-maladie.
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Et de regretter une baisse fiscale qui bénéficiera avant tout aux plus riches contribuables. La classe moyenne qu'entend soutenir le Conseil d'Etat concerne en effet des ménages dont les revenus imposables vont jusqu'à 400'000 francs, souligne le PS dans un communiqué. Le Cartel intersyndical se dit «interloqué» par ces comptes une fois encore largement bénéficiaires. Il dénonce à nouveau les coupes dans le personnel de l'Etat décidées tant par le Grand Conseil que le gouvernement. Il va «se battre avec force contre les multiples mesures d'économies prises sur le dos de la population et du personnel de l'Etat et revendique avec force l'ouverture des postes prévus au budget 2024».
Le PLR hostile à la gratuité des transports publics pour les jeunes
Le Centre se réjouit de la santé financière du canton et du dynamisme de l'économie. Un bémol toutefois pour le parti: l'augmentation de recettes repose sur un nombre restreint d'entreprises et est largement liée à la conjoncture. Le parti se dit satisfait de la proposition de baisse d'impôts. Il estime que rendre gratuit les transports publics pour les jeunes jusqu'à 24 ans révolus est «un geste bienvenu» et participera à la réalisation du transfert modal. Le PLR salue la diminution des charges de fonctionnement, la diminution de la dette, ainsi que la baisse d'impôt. Il s'étonne toutefois de la proposition de vouloir offrir la gratuité du réseau de transports publics aux jeunes, malgré le rejet de la population en votation populaire.
Le MCG lui salue cette mesure, tout comme la baisse fiscale. Il regrette que trop d'habitants tirent le diable par la queue et que ces moyens soient dilapidés à l'extérieur, avec notamment la rétrocession de 350 millions chaque année à la France. Il estime inacceptables certaines mesures d'austérité comme la suppression de l'annuité prévue tous les deux ans. Le mouvement Libertés et Justice sociale soutient totalement la proposition de son conseiller d’Etat Pierre Maudet relative à la gratuité des transports publics jusqu’à l’âge de 24 ans révolus. Il accueille aussi avec intérêt le projet d’alléger la fiscalité de la classe moyenne. Il regrette néanmoins que sa proposition de 2023 pour un crédit d’impôt, qui visait à reverser à toute la population l’excédent 2022, n’ait pas été retenu à l’époque et repris cette année.
(ATS)