La décision passe mal
Le Conseil fédéral veut couper dans l'agriculture

Le Conseil fédéral envisage de réduire de 2,5 % les dépenses en faveur de l'agriculture. Les coupes mettent en colère les agriculteurs et le camp bourgeois.
Publié: 25.01.2024 à 09:41 heures
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Dernière mise à jour: 25.01.2024 à 15:47 heures
Le Conseil fédéral veut réduire les dépenses en faveur de l'agriculture de 2,5 %.
Photo: KEYSTONE

Le Conseil fédéral souhaite réduire de 2,5 % - soit 347 millions de francs – les dépenses en faveur de l'agriculture pour les années 2026 à 2029. Ceci en raison des mesures d'économies décidées dans le cadre du budget 2024. Les coupes et transferts prévus passent mal. L'agriculture devrait recevoir un total de 13,67 milliards de francs pour les années 2026-2029, soit 2,5 % de moins par rapport à la période 2022-2025.

Le Conseil fédéral veut davantage soutenir l'adaptation de la production agricole au changement climatique et consacrer plus d'argent aux améliorations structurelles agricoles, à la sélection de variétés résistantes aux maladies et à la protection durable des végétaux. Les moyens nécessaires seraient mis à disposition via une réaffectation de certaines dépenses.

Paysans et camp bourgeois opposés

Au terme de la consultation, l'Union suisse des paysans (USP) s'oppose aussi bien à la réduction du budget agricole qu'à la réaffectation des fonds du budget des paiements directs. Et les améliorations structurelles dans l'agriculture devraient passer par une hausse des moyens et non par une réaffectation, estime l'union. À cela s'ajoute le renchérissement général. Un crédit cadre stable pour l'agriculture – par rapport à l'enveloppe financière 2022-2025 - équivaudrait donc déjà à une réduction, poursuit l'USP.

De plus, les dépenses de 3,6 milliards de francs par an de la Confédération pour l'agriculture sont constantes depuis près de vingt ans. Les 2,8 milliards de paiements directs sont liés à des prestations claires des familles paysannes. Enfin, le revenu paysan est toujours largement inférieur au niveau du revenu de référence.

L'UDC reprend ce point: le parti demande une rémunération qui assure la survie des familles paysannes à long terme. Dans un contexte de crises complexes, l'agriculture productrice doit être renforcée de manière globale. L'UDC rejette le projet et exige, comme l'USP le maintien de l'enveloppe financière de 2022 à 2025.

Pour le PLR, le bon sens commande de ne pas augmenter les exigences tout en réduisant les moyens. Selon les Vert'libéraux, le projet n'aborde pas suffisamment les subventions dommageables à la biodiversité. Il est notamment incompréhensible que la promotion des ventes de viande ne soit pas réduite. Le Centre n'a pas pris position.

Améliorations structurelles sous examen

Le PS et les Verts rejettent, eux aussi, les mesures d'économie dans les paiements directs. Les efforts des agriculteurs pour une production aussi durable que possible, doivent être indemnisés de manière équitable et la planification doit être sûre, estime le PS. Il est tout aussi nécessaire d'adapter ou d'éviter certains paiements, notamment les subventions que le parti considère comme nuisibles à la biodiversité, dont le soutien à la promotion des ventes de produits animaux.

L'Alliance-Environnement, qui regroupe Greenpeace, Pro Natura, l'ATE et le WWF, soutient le principe selon lequel l'agriculture participe aux efforts d'économie de la Confédération.

En cas de hausse des moyens, davantage d'exploitations devraient pouvoir en profiter. Et les exigences devraient impérativement être adaptées pour être cohérentes avec les objectifs de la politique agricole et alimentaire, ajoute le PS.

Les Verts demandent en outre que la promotion des ventes soit réorganisée et orientée vers une production adaptée au site et une alimentation saine. Les contributions à l'assurance récolte doivent être liées à une adaptation au changement climatique.

(ATS)

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