Perché à la fenêtre de son immeuble à Genève, un homme fulmine et déverse un liquide sur des manifestants pro-palestiniens. De prime abord, rien de dangereux. Sauf que, selon les premières informations, la bouteille utilisée était remplie… d'eau de Javel.
Et l'homme en colère ne s'est pas arrêté là ce samedi 23 novembre: «Ç'a escaladé, il est ressorti avec un briquet et a lancé un pétard de la taille d'une bombe sur la foule», souffle encore choqué à Blick David Pittier, juriste genevois présent à la manifestation. Notre témoin enchaîne: «J'ai eu très peur, car je ne savais pas ce que cela pouvait faire avec la javel.»
Au sol, des adultes et aussi des enfants. Le Genevois de 35 ans explique avoir évité de justesse l'eau de Javel et le pétard. «Je trouve que c'est un geste d'une grave incivilité et anti-démocratique, en plus d'être extrêmement dangereux», lâche-t-il. C'est pourquoi, avec un collègue, ils ont décidé dans les jours à venir de porter plainte pour «tentatives de lésions corporelles et injure».
«Il pouvait avoir une arme»
Selon le trentenaire, au départ du défilé, rien à signaler de particulier: «On marchait dans une manifestation calme. Un homme a déversé trois bouteilles d'eau d'un litre et demi chacune. C'est une incivilité, mais rien de catastrophique.» Le cortège s'arrête et hue l'individu.
Mais tout s'enchaine lorsque l'homme revient avec une bouteille blanche cette fois: «J'ai compris que c'était de la Javel. J'ai eu peur parce que je ne sais pas ce que ça fait si on en reçoit sur le visage», détaille Sarah Ciuclea qui manifestait aussi ce jour-là. Elle ajoute stupéfaite: «En plus, il y avait des enfants dans le cortège. J'étais vraiment choquée.»
Pour le pétard, plus de peur que de mal: «La détonation était finalement faible par rapport à sa taille», souligne David Pittier. Il confie tout de même: «J'avais peur que ça escalade encore plus. On ne sait jamais, il aurait pu avoir une arme...»
Aucune plainte déposée
Henny Martinoni, porte-parole de la police cantonale genevoise confirme à Blick «le jet d’un pétard et d’eau de Javel sur des participants à la manifestation». Une investigation est en cours, notamment pour identifier formellement l'auteur. Celui-ci pourrait être amendé «sur la base du règlement sur la salubrité et la tranquillité publiques» et s'il s'avère que le pétard jeté est «catégorisé comme interdit», détaille le porte-parole. «En cas de blessure, sur plainte, l'auteur de ce genre d'agissements peut être poursuivi pour lésions corporelles», ajoute-t-il.
A l'heure où ces lignes sont écrites, dimanche 24 novembre, aucune dénonciation n'a été enregistrée par la police genevoise. Cette dernière annonce également n'avoir pas connaissance actuellement de blessés.
Les organisateurs de la manifestation, BDS Genève, ont réagi sur Instagram à l'incident. Ils écrivent être «profondément choqués par ces actes d'agression». De nombreux internautes appellent à déposer plainte dans les commentaires. De son côté, David Pittier est décidé à se rendre à un poste de police. Cela ne devrait être qu'une question de jours, assure-t-il.