Jessica Jaccoud voit rouge. A quelques jours de la votation de ce dimanche 24 novembre sur les deux objets relatifs au droit du bail, la conseillère nationale socialiste vaudoise n'a pas du tout apprécié une publicité du camp du double-oui.
L'encart litigieux, publié dans les journaux Tamedia, s'étale sur trois colonnes. Voici ce qu'on peut lire dans la dernière: «Ne cherchez pas à comprendre, votez 2x Oui au droit du bail.»
Pour l'élue du parti à la rose, cette dernière phrase qui se détache du reste du texte est très problématique: «Avec cette publicité, les milieux immobiliers prennent les Suisses pour des idiots, lance-t-elle à Blick ce lundi. Leur assertion dit en substance: 'Vous êtes trop bêtes pour comprendre, faites-nous aveuglément confiance'.»
L'avocate et figure de l'ASLOCA continue sa charge à la baïonnette: «Chaque camp a tendance à durcir le ton dans les derniers jours de campagne, c'est le jeu. Mais il y a une limite que personne ne devrait franchir: manquer de respect aux électrices et aux électeurs. Ici, c'est malheureusement le cas.»
Slogan assumé
Nous avons confronté Olivier Feller, conseiller national libéral-radical (PLR) vaudois et membre du comité derrière la réclame critiquée. Selon lui, l'extrait pointé du doigt ne saurait se lire sans les lignes qui le précèdent.
Le parlementaire bourgeois appuie:«Nous ne regrettons pas ce slogan. Car il est impossible de comprendre l’incohérence de la gauche qui s’oppose au projet qui veut mieux encadrer la sous-location pour éviter les abus alors qu’elle interdit carrément la sous-location dans les immeubles dont la Ville de Lausanne est propriétaire, y compris ceux qui sont sur le marché libre.»
Jessica Jaccoud balaie «cette pirouette»: «Il n'y a aucune incohérence dans l'exemple avancé! La Ville de Lausanne attribue ses logements en fonction de critères à but social. Sous-louer ces logements reviendrait à permettre à des personnes qui ne correspondent pas à ces fameux critères de s'y installer et donc de contourner la politique de l'Exécutif. Cet argument ne tient pas la route.»