«Je ne suis pas un pantouflard!»
Le chef de la Poste Roberto Cirillo se défend après sa démission surprise

Sa démission du poste de CEO de la Poste fait des vagues. Peu de chefs parviennent à définir eux-mêmes le moment et la nature de leur départ. Mais Roberto Cirillo se défend.
Publié: 01.02.2025 à 21:00 heures
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Le public a été étonné lorsque Roberto Cirillo a annoncé sa démission de manière inattendue, à l'âge de 53 ans, après tout de même six années au poste de PDG.
Photo: Thomas Meier
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Dirk Ruschmann

Roberto Cirillo part de son propre chef, la tête haute, après avoir donné au groupe quelques impulsions stratégiques. Il a mis en route la réduction controversée, mais sans doute sans alternative, du réseau d'offices de poste, les premiers remous étant déjà retombés. Le public a été d'autant plus surpris lorsqu'il a annoncé sa démission surprise, à l'âge de 53 ans, après tout de même six ans de direction générale. «Je considère que j'ai rempli ma mission et je ne suis pas un pantouflard», a lancé Roberto Cirillo.

Ce dernier se défend d'avoir fait avancer la transformation et d'avoir ouvert la voie pour les années à venir. Mais des critiques se font entendre. Notamment sur la forte croissance de la valeur de l'entreprise dans le bilan, déclenchée avant tout par des achats d'entreprises dans la branche numérique Digital Services, dirigée par Nicole Burth, que Roberto Cirillo a fait venir. Le tout est nettement en retard sur les plans d'affaires et «il faudra bientôt procéder à un amortissement important», précise un initié… peut-être un montant se chiffrant en millions.

Réussir en tant que chef de poste est «presque impossible»

Les spéculations selon lesquelles Roberto Cirillo se serait brouillé avec le président du groupe Christian Levrat seraient fausses, selon des employés de la Poste. Les deux hommes se seraient souvent et volontiers entretenus. Roberto Cirillo aurait qualifié les entretiens avec Christian Levrat de «bons dialogues entre pairs».

Roberto Cirillo conteste le fait que le «paradoxe politique» (ndlr: une citation de Christian Levrat) l'ait usé, à savoir exiger d'une part de la Poste qu'elle soit capable de faire face à l'avenir et d'obtenir des rendements et, d'autre part, se plaindre bruyamment à chaque office de poste supprimé. Il est conscient de la création de sens dans le pays par la Poste.

Roberto Cirillo part de son propre chef – contrairement à sa prédécesseure Susanne Ruoff, qui a toujours semblé dépassée par les événements, contrairement à Michel Kunz, qui était dépassé par son président Claude Béglé, Jürg Bucher et Ulrich Hurni étaient des solutions transitoires. Le dernier CEO à être parti la tête haute a été Ulrich Gygi en 2009. Réussir en tant que chef de la Poste, dit un ancien habitué, est presque impossible lorsque l'on est entouré par la politique, le peuple et l'environnement économique.

La succession fait l'objet de spéculations

Roberto Cirillo n'a pas encore de nouveau poste. Mais il devrait s'occuper d'opérations, y compris à l'étranger. Ses points forts seraient «le secteur des services, les grandes transformations, même dans un environnement complexe».

Divers médias spéculent sur les deux adjoints de Roberto Cirillo, le chef du réseau postal Thomas Baur et le chef des finances Alex Glanzmann, comme successeurs possibles. Le deuxième dirigera en tout cas la Poste par intérim à partir d'avril après le départ de Roberto Cirillo.

Cependant, selon les initiés, il n'a pas plus de chance en tant que financier que Thomas Baur, déjà âgé de 60 ans. Parmi les internes, c'est le jeune directeur de la division logistique, Johannes Cramer, qui devrait avoir le plus de chances. D'autant plus que Roberto Cirillo a souligné à plusieurs reprises qu'il avait mis en place des candidats à la succession appropriés, capables «d'incarner un horizon jusqu'en 2035». Ce délai «aurait été trop long pour moi-même».

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