«Je ne me sens pas pris au sérieux»
Les parlementaires s'agacent des absences du ministre de l'Asile Beat Jans

Les parlementaires s'agacent du fait que le ministre de l'Asile Beat Jans ne s'entretient pas souvent avec eux sur les questions d'asile. Le département de ce dernier fait savoir que les modifications législatives importantes ont été «rares» l'année dernière.
Publié: 24.09.2024 à 14:07 heures
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Dernière mise à jour: 24.09.2024 à 18:52 heures
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«J'attends de Jans qu'il vienne davantage à la commission, nous voulons mener la discussion politique avec lui», déclare la conseillère aux États UDC Esther Friedli.
Photo: keystone-sda.ch
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Sophie Reinhardt
Beat Jans doit d'abord se présenter mardi au Conseil national, puis mercredi au Conseil des Etats pour le débat sur l'asile.
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Mardi, les choses sérieuses commencent pour le conseiller fédéral socialiste Beat Jans. Son dossier le plus brûlant sera discuté au Conseil national: l'asile. Comme souvent, l'Union démocratique du centre (UDC) a convoqué une session extraordinaire sur son thème de campagne principal.

Jusqu'à présent, ces sessions sur l'asile se sont généralement soldées par une débâcle pour l'UDC. Leurs demandes ont toujours été balayées par le National, sans le moindre bruit. Mais cette fois-ci, il devrait en être autrement. Car l'ambiance au sein du Conseil national a changé au cours des derniers mois.

Les revendications, telles que la demande controversée de zones de transit à la frontière suisse, peuvent soudain espérer un soutien plus important. À titre d'exemple, le président du Parti libéral-radical (PLR) Thierry Burkart a annoncé un durcissement de la politique d'asile: «Pour que la Suisse ne devienne pas un pôle d'attraction pour les migrants illégaux, notre système d'asile doit être peu attractif pour eux», a récemment écrit le PLR dans un communiqué.

«Je ne me sens pas pris au sérieux»

Mais pourquoi le vent a-t-il tourné au sein du Conseil national? D'une part, il est probable que les développements et les débats à l'étranger aient une influence sur la Suisse. D'autre part, les parlementaires expliquent recevoir de plus en plus d'appels de leurs communes d'origine, qui disent avoir du mal à trouver suffisamment de logements pour les demandeurs d'asile et les réfugiés en provenance d'Ukraine.

Le ministre de l'Asile Beat Jans lui-même est l'une des causes de cette ambiance morose. Plusieurs parlementaires ont rapporté à Blick que le Bâlois se fait rare au sein de la Commission des institutions politiques (CIP), chargée du dossier de l'asile, et qu'il a fréquemment envoyé son personnel, au lieu de se confronter lui-même au débat avec les parlementaires. 

«En comparaison avec d'autres conseillers fédéraux, sa présence est inférieure à la moyenne», déclare également le conseiller national PLR Christian Wasserfallen. «En tant que parlementaire, on ne se sent pas pris au sérieux par le conseiller fédéral Jans», ajoute le Bernois. Il n'a pas non plus vu depuis longtemps la secrétaire d'Etat aux migrations Christine Schraner Burgener, qui quittera ses fonctions à la fin de l'année.

Beat Jans a préféré la randonnée

Ainsi, le ministre de l'Asile s'est rendu en Valais le jour même où la CIP traitait de la loi sur l'asile. La présidente de la Confédération Viola Amherd avait invité ses collègues du Conseil fédéral dans son canton d'origine. Sa collègue Elisabeth Baume-Schneider avait en revanche fixé ses priorités différemment: elle a manqué une partie du voyage pour participer à une séance de commission.

«J'attends de Jans qu'il vienne davantage à la la commission. Nous voulons mener la discussion politique avec lui», déclare la conseillère aux États UDC Esther Friedli. Un politicien du Centre rapporte également à Blick qu'il y a «une tendance au Conseil des États à approuver des choses qui ont plutôt le caractère d'une politique symbolique, parce qu'on n'entend rien d'en haut».

Blick a confronté Beat Jans à ces reproches. «Le conseiller fédéral Beat Jans participe aux séances de la commission compétente lorsque des affaires du Conseil fédéral ou des affaires de grande portée politique sont à l'ordre du jour», a fait savoir un porte-parole de son département. Or, durant la période en question de l'année dernière, ces événements étaient «peu nombreux». De plus, il y a eu des collisions de dates avec l'excursion du Conseil fédéral et une rencontre des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l'espace Schengen, ainsi qu'une absence pour cause de maladie.

L'aide aux réfugiés inquiète

L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés s'est montrée préoccupée par les développements au Parlement. Dans un communiqué de presse, elle a déploré lundi «toute une série d'interventions de l'UDC qui visent à vider le droit d'asile suisse de sa substance et à s'écarter des engagements internationaux».

L'Organisation d'aide aux réfugiés attend du Parlement qu'il rejette clairement ces tentatives et qu'il s'engage en faveur de l'Etat de droit et de la protection des réfugiés, peut-on lire dans le communiqué.

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