«Je lui ai dit que j'étais désolé»
L'auteur principal de l'agression d'une femme à Schaffhouse s'exprime

La violente agression de Fabienne W. dans un appartement de Schaffhouse a fait des vagues dans toute la Suisse. L'un des auteurs s'est enfin exprimé sur les événements qui se sont déroulés durant cette nuit d'horreur.
Publié: 09.06.2024 à 19:00 heures
|
Dernière mise à jour: 09.06.2024 à 20:04 heures
1/5
C'est dans cette pièce que Fabienne W. a été agressée par plusieurs hommes.
Photo: Screenshot/SRF Rundschau
RMS_Portrait_AUTOR_332.JPG
Janine Enderli

Dans la vieille ville de Schaffhouse, plusieurs hommes ont frappé violemment Fabienne W.* en décembre 2021. Les enregistrements vidéo troublants de deux caméras de surveillance ont été publiés pour la première fois dans l'émission «SRF Rundschau».

Dans une interview pour la «Sonntagszeitung», l'un des agresseurs parle maintenant de ce qui s'est passé pendant la fête privée. Markus P.* avoue avoir frappé Fabienne W.. «C'est comme ça, je ne peux pas revenir en arrière.» Il ne peut plus dire pourquoi il s'en est pris à cette femme. «La mèche a été allumée. J'ai essayé à plusieurs reprises de calmer la situation. J'ai aussi voulu appeler la police, mais l'avocat qui possède l'appartement ne voulait pas voir la police rentrer dans sa maison.» Fabienne W. aurait fait du grabuge, elle aussi aurait été violente. Pendant longtemps, il serait resté calme. «Mais à un moment donné, j'ai perdu la tête.» L'instant d'après, son cerveau était «comme éteint». «Je n'étais plus moi-même.»

«J'ai profondément honte»

L'homme assume l'entière responsabilité de son acte. «J'en suis responsable. Je suis responsable à cent pour cent, personne d'autre. Et elle est la victime à cent pour cent», explique-t-il aujourd'hui. Il aurait finalement eu différentes options pour se soustraire à une escalade potentielle. «Je regrette profondément de ne pas l'avoir fait.» Après l'acte, il se sentait mal. Il s'est dit: «C'est si grave, j'ai frappé une femme. J'ai profondément honte.»

Comme il l'explique au journal, le Suisse est le seul à avoir été placé en détention provisoire pendant trois jours à la suite de son acte. En mars 2023, il a rencontré à nouveau Fabienne W. par hasard. Selon lui, les deux se sont revus à plusieurs reprises et ont discuté de ce qui s'était passé la nuit du crime. «Je lui ai dit que j'étais désolé.»

Fabienne W. ne souhaite plus revoir ses agresseurs

Après les entretiens, Markus P. avait l'impression que Fabienne W. l'avait pardonné. Les deux parties auraient cherché un accord extrajudiciaire. Mais au bout de trois mois, le contact aurait été rompu. Soudain, ce reportage du Rundschau a fait surface.

Interrogée par le «Sonntagszeitung», Fabienne W. confirme avoir revu son agresseur l'été suivant les faits. Il aurait tenté de lui faire croire que ce qui s'est passé cette nuit-là n'était que le fruit de son imagination. «Il a essayé de me convaincre qu'il ne m'avait rien fait, que j'avais craqué, qu'il avait craqué, qu'il était désolé. Mais les vidéos montrent le contraire.» Elle aurait été étranglée, battue et menottée pendant une heure – autrement dit, torturée. Elle n'a pas souhaité pas avoir d'autres entretiens avec ses agresseurs.

«Ce serait une peine juste»

Markus P. affirme avoir reçu des menaces de mort après la diffusion du reportage de SRF-Rundschau. «J'ai dû fuir Schaffhouse. Des menaces de mort ont été proférées à mon encontre, des personnes ont tenté à plusieurs reprises de s'introduire dans mon appartement.» La police lui aurait même conseillé de quitter temporairement Schaffhouse. C'est ce qu'il a fait. Le soir même de la diffusion du reportage «Rundschau», il a informé son employeur de l'affaire. Le lendemain, il a été licencié.

Jusqu'à présent, Markus P. n'a pas été sanctionné pour son acte. Les autorités lui auraient expliqué qu'il risquerait une peine d'emprisonnement allant d'un an à un an et demi pour cet acte. «Ce serait une peine juste», estime-t-il.

*Nom modifié

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la