Le candidat au gouvernement fédéral Martin Pfister souhaite garantir la «plus grande transparence» au Département de la défense (DDPS) vis-à-vis du Parlement et du public. Il l'a annoncé dans son plan en trois points pour la réorganisation du département. Pourtant, si l'on se penche d'un peu plus près dans la carrière politique du Zougois, cette fameuse transparence, du moins envers le public, n’a pas toujours été sa priorité.
En effet, aujourd'hui, les dispositifs de vote électronique dans les parlements sont courants, permettant ainsi au public de consulter les décisions de vote de chaque membre du Parlement. Mais en 2012, le prétendant au Conseil fédéral s'était opposé à de telles installations au Grand Conseil zougois. La démarche était défendue par l'actuel chef de groupe UDC Thomas Aeschi; au Conseil national, les installations étaient alors déjà en service depuis presque 20 ans.
Ne pas se faire influencer par le groupe
Martin Pfister explique que ce qui lui tenait à cœur, c'était que les parlementaires puissent se forger leur propre opinion librement. «Je ne voulais pas que ces dispositifs contribuent à renforcer un effet de groupe.» De plus, il affirme que la transparence a toujours existé: à l'époque, on votait à main levée, ce qui permettait de savoir qui avait voté quoi, mais ce n’était simplement pas encore consigné par écrit dans le procès-verbal. Ne voulait-il donc pas faire un pas vers l’électorat pour que ce dernier puisse également voir pour quelles valeurs les représentants du peuple se mobilisaient?
Vote nominatif?
Notre interlocuteur rétorque que, lors des votes importants, il était possible de demander l'appel nominatif, cela permettait de consigner le comportement de vote dans le procès-verbal. Le vote nominatif a par ailleurs été régulièrement effectué. La motion du groupe parlementaire de l'UDC avait finalement été adoptée par 47 voix contre 22. Cependant, contrairement à ce que Martin Pfister redoutait, un renforcement de l'effet de groupe n'a pas eu lieu, et d'ailleurs, le candidat au gouvernement reconnaît qu’aujourd'hui il voterait sans doute différemment, en faveur de plus de transparence, car il en comprend mieux l’importance.