Ritter ou Pfister?
Les partis ont fait leur choix pour la succession de Viola Amherd

Markus Ritter ou Martin Pfister? Blick s'est renseigné auprès du Parlement, a fait ses calculs et est maintenant capable de discerner un favori. Mais tout peut encore changer d'ici l'élection de mercredi et la course s'annonce serrée.
Publié: 07.03.2025 à 11:57 heures
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Dernière mise à jour: 07.03.2025 à 12:53 heures
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Markus Ritter ou Martin Pfister? Beaucoup de choses peuvent encore se passer d'ici mercredi prochain.
Photo: keystone-sda.ch
L'équipe politique de Blick

Mercredi prochain, la question posée sera très simple: Markus Ritter ou Martin Pfister? Les 246 parlementaires doivent décider lequel de ces deux candidats du Centre succèdera à la conseillère fédérale Viola Amherd. Blick a mené son enquête au sein du Palais fédéral, s'est entretenu avec des dizaines de conseillers nationaux et de conseillers aux Etats, et ose aujourd'hui un pronostic, parti par parti.

Union démocratique du centre (UDC) – 74 membres

Ce n'est pas un scoop. Markus Ritter a de nombreux sympathisants au sein de l'UDC, en tant que patron des paysans et politicien conservateur. Mais l'UDC n'a toutefois pas voulu se prononcer: le parti se concertera à nouveau la semaine prochaine. «Les questions de la sécurité, de la capacité de défense et de la neutralité armée sont au premier plan à nos yeux, mais l'opinion sur l'alliance avec l'Europe est encore plus importante», explique-t-on au sein du groupe. «Nous lui faisons confiance pour nettoyer l'écurie du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). C'est ce dont nous avons besoin de toute urgence.»

De son côté, Martin Pfister est plus «internationaliste» que son rival, et marque d'emblée moins de points au sein du parti de droite radicale. Mais l'UDC n'est pas entièrement satisfaite de l'un ou de l'autre. Markus Ritter s'est déjà fait plusieurs ennemis, même à droite: «Une dizaine de membres voteront pour Martin Pfister, parce qu'ils ne supportent tout simplement pas Markus Ritter». Les quelques dissidents vont donc voter «anti-Ritter» et non «pro-Pfister», un schéma qui se retrouve au sein d'autres groupes parlementaires.

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Parti socialiste (PS) – 50 membres

Les socialistes ne cachent pas leur réserve pour les deux candidats du Centre. En fin de compte, la majorité se prononcera pour le «moindre mal», c'est-à-dire Martin Pfister. Mais cela se fera-t-il en bloc, comme le prétendent plusieurs voix du PS? Deux détails plaident contre cette hypothèse. D'une part, la «promesse de nettoyage» de Markus Ritter est également appréciée par certains membres de la gauche. Le Saint-Gallois pourrait s'imposer aussi bien au Département de la défense qu'au Conseil fédéral. Martin Pfister est en revanche considéré comme un homme politique un peu mou. 

D'autre part, les femmes de gauche pourraient se lancer dans un pari risqué et inscrire sur leurs bulletins de vote les noms d'Isabelle Chassot ou d'Andrea Gmür, histoire de rétablir un peu l'équilibre en matière de représentations des genres au sein du Conseil fédéral.

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Le Centre – 46 membres

Combien d'ennemis Markus Ritter a-t-il au sein de son propre groupe? «Il y a toujours eu des tentatives de pression en faveur des paysans, même au sein de ses propres rangs», déclare une conseillère nationale du Centre. Qui plus est, le chef des paysans s'est mis la gente féminine à dos avec ses commentaires sexistes: «Le DDPS est un secteur trop difficile pour les femmes», avait-il déclaré.

A cela s'ajoute le fait que les conseillers aux Etats du Centre se montrent très divisés. D'un côté, Markus Ritter dispose avec son collègue de canton et de parti, Peter Hegglin, d'un «influenceur important» au Conseil des Etats. De l'autre, une partie importante espère toutefois un «homme fort» au DDPS, et prévoit donc de voter pour lui.

Au Conseil national, certains membres du Centre miseront également sur Markus Ritter: «Il a gagné du terrain en apportant des solutions concrètes pour mettre de l'ordre dans ce chaos qu'est devenu le DDPS», déclare un conseiller national.

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Parti libéral-radical (PLR) – 38 membres

Le PLR n'affiche aucune préférence. «Chaque membre du groupe est libre de choisir le candidat qu'il souhaite élire», a déclaré le chef du groupe Damien Cottier, après les auditions de Markus Ritter et Martin Pfister.

Des sources du PLR s'attendent donc à une répartition égale des voix pour les deux candidats. Les Romands, en particulier, voteraient en grande majorité pour Martin Pfister, affirme un conseiller national. «Il y a suffisamment de défenseurs de l'agriculture au Conseil fédéral, je voterai donc pour Pfister», dit un autre. De plus, le fait que ce dernier soit actuellement en fonction dans un canton très libéral sur le plan économique impressionne, entend-on au sein du groupe parlementaire.

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Les Vert-e-s – 26 membres

Contrairement au PS, tout indique que Martin Pfister devrait l'emporter haut la main au sein des Vert-e-s. En même temps, difficile d'imaginer un quelconque élu écolo porter son choix sur Markus Ritter, fervent adversaire de l'écologie.

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Les Vert'libéraux (PVL) – 12 membres

Contrairement à l'UDC et au PLR, le PVL a laissé entendre qu'il avait une préférence claire. «Les positions de Martin Pfister sont plus proches de nos objectifs», a déclaré la cheffe du groupe Corina Gredig. Elle a toutefois précisé qu'il ne s'agissait pas encore d'une recommandation de vote. Une décision définitive ne sera prise que la semaine prochaine.

Les objectifs mentionnés par Corina Gredig montrent pourquoi le groupe parlementaire penche plutôt du côté de Martin Pfister: des relations bilatérales stables, un tournant énergétique, la protection de la biodiversité... Des positions aux antipodes de la vision de Markus Ritter.

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Conclusion

Au final, le discret Martin Pfister l'emporte sur l'orateur Markus Ritter. Mais beaucoup de choses peuvent encore se passer d'ici mercredi prochain. Le secret du vote fait qu'il est impossible de vérifier si les parlementaires votent réellement comme ils le prétendent. Les parlementaires seront-ils fidèles à leurs opinions, ou retourneront-ils leur veste? A suivre le 12 mars 2025.

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