Un homme d'une quarantaine d'années a été abattu par la police municipale à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) mercredi matin, à proximité de plusieurs établissements scolaires, après avoir agressé un agent de la voirie. Le policier municipal a tiré à deux reprises, tuant l'agresseur.
«Ce matin à Aubervilliers, un agent d'entretien a reçu plusieurs coups de tournevis portés par un individu. Un policier local, cherchant à intervenir, a également été blessé au bras. Un agent de la police municipale sur place à fait usage de son arme», a décrit à l'AFP une source policière.
A la mi-journée, un large périmètre de sécurité a été déployé autour des lieux du drame, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. Sur place des véhicules de police et une dizaine de fonctionnaires étaient visibles à proximité du corps, recouvert d'une bâche blanche.
Devant l'un des rubans de la police, une vingtaine de membres de la communauté ivoirienne, à laquelle le défunt appartenait, se sont rassemblés, effarés par la nouvelle, refusant de croire que leur proche, prénommé Yaya et qui vivait en France depuis une vingtaine d'années, ait été agressif.
«C'est un frère à nous, il est malade. Au moment où ils le tuent, il n'était pas armé», avance Abdou Marico, qui dénonce un «assassinat».
L'agresseur est un sans domicile fixe
Depuis sept ans, l'homme vivait dans sa voiture, habituellement stationnée dans une rue calme et récemment retirée par la police municipale.
«Depuis quelques jours, il n'était pas bien, il n'avait pas où dormir. Il était perturbé, on lui a dit qu'on allait lui trouver une autre voiture», témoigne un proche qui a souhaité conserver l'anonymat, comme la plupart des autres personnes présentes.
«Tous les policiers d'Aubervilliers savent qu'il est fou», rapporte Abou Doumbia, membre de l'Association des jeunes ivoiriens de France.
Des membres de l'association ont annoncé vouloir porter plainte, dénonçant l'usage de l'arme à feu.
«On peut arrêter quelqu'un avec un tournevis», s'emporte un homme. «Ils ont le matériel pour faire ça. Il ne méritait pas ça: il y avait d'autres moyens de l'arrêter», déplore une femme âgée d'une vingtaine d'années qui assure, tout comme d'autres riverains rencontrés par l'AFP, ne s'être «jamais sentie en danger face à lui».
Opération «Grande Lessive» dans le quartier
Les faits sont intervenus mercredi peu avant 08h00 dans un quartier où se concentrent plusieurs établissements scolaires. D'après des assistantes maternelles rencontrées par l'AFP dans un square à proximité des lieux, le dispositif de sécurité a poussé les parents à contourner la scène pour pouvoir déposer leurs enfants.
Ce mercredi a eu lieu l'opération Grande Lessive organisée chaque mois par l'intercommunalité Plaine Commune, dont fait partie Aubervilliers, pour procéder à un grand nettoyage des rues en enlevant les véhicules.
«Nous condamnons fermement cet acte de violence inacceptable qui a conduit à cette agression dramatique. Toute agression contre ceux qui s'occupent de notre ville est intolérable», a réagi auprès de l'AFP la maire UDI de la ville, Karine Franclet.