Huit morts en trois jours... le bilan est effrayant. Rien que lundi, cinq personnes sont mortes dans les Alpes suisses.
La série d'accidents a commencé dimanche 30 juillet.
Un alpiniste germano-ukrainien fait une chute de 600 mètres dans le vide avant d'atteindre le sommet du Weisshorn, qui culmine à 4506 mètres.
Lundi, la série d'horreur se poursuit:
Peu avant le sommet sud, près des Aiguilles du Tour en Valais, une grande masse rocheuse s'est détachée dans la matinée. Un Néerlandais et un Français ont été mortellement blessés.
Au même moment, la police cantonale bernoise a reçu un message concernant la disparition d'un alpiniste. Ce n'est que dans la soirée que la Rega a pu retrouver le corps du Bernois. Le senior âgé de 72 ans était parti seul du Berghaus Oberaar en direction du Vorder Zinggenstock lorsqu'il a fait une chute mortelle.
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Un jeune de 19 ans tué par un rocher
Pendant ce temps, un autre randonneur a perdu la vie près du Brienzer Rothorn dans le canton de Lucerne. L'Allemand faisait partie d'un groupe de randonneurs partant du Brienzerhorn et passant par le Brienzergrat lorsque la chute s'est produite.
Toujours dans le canton du Valais, un rocher a touché un Bernois âgé seulement de 19 ans. Il était en train de redescendre du Stockhorn par l'arête est.
Mardi, d'autres accidents se sont produits:
Deux alpinistes du canton de Zurich ont fait une chute de 200 mètres dans le Lagginhorn valaisan. L'homme et la femme voulaient gravir le Lagginhorn par la traversée Sud-Nord, mais ils ont été surpris par le vide.
Il y a toujours un risque résiduel
Tant de morts en si peu de temps. Mais que se passe-t-il dans nos montagnes? «Un des facteurs est certainement le fait qu'en raison des vacances d'été, de très nombreuses personnes se sont rendues en montagne pour des randonnées sur les hauts sommets, des escalades et des randonnées alpines», explique Rita Christen, présidente de l'Association suisse des guides de montagne (ASGM), à Blick.
Cela ne signifie pas pour autant que les alpinistes et les randonneurs ont manqué de prudence. «L'idée selon laquelle les accidents ne touchent que les alpinistes imprudents est fausse. Au contraire, même les alpinistes très prudents peuvent avoir un accident grave s'ils ont de la malchance.» Ainsi, un rocher peut se détacher à tout moment, quelle que soit la qualité de la préparation. Des événements imprévisibles peuvent toujours survenir en montagne.
L'auto-évaluation est indispensable
La cause d'accident la plus fréquente reste toutefois la chute en montagne. Un changement soudain de temps avec des orages, du brouillard et du froid serait également dangereux, si haut dans les cimes. La présidente insiste: «L'art de l'alpinisme consiste à réduire le risque à un niveau raisonnable grâce à une bonne planification et à une technique alpine adaptée.»
Christian Andermatt, du Club alpin suisse (CAS), souligne lui aussi que de nombreux alpinistes ne s'aventurent pas en montagne de manière imprudente. «De très nombreux alpinistes, nouveaux ou expérimentés, suivent des cours de formation et de perfectionnement. C'est ce que nous montre le nombre de participants qui profitent de nos offres», confirme l'homme à Blick. Il ne peut pas donner de chiffres exacts, mais la plupart des cours sont souvent complets, qu'il s'agisse de cours d'initiation ou de cours de perfectionnement.
Les dangers varient selon les lieux. C'est pourquoi il est d'autant plus important de bien se préparer et d'être en bonne condition physique. Sans oublier l'indispensable: l'auto-évaluation. La présidente le confirme: «Il est essentiel de choisir des courses adaptées aux conditions et à ses propres capacités et de ne pas se focaliser aveuglément sur le sommet, mais de faire une variante ou de faire demi-tour si la situation devient trop délicate.»