Malgré la charge de travail
Nos soignants sont un petit peu plus heureux au travail

La satisfaction du personnel soignant dans les hôpitaux suisses a légèrement augmenté, passant de 73% à 74,2% en 2024, selon un rapport de l'Université de Berne. Malgré une hausse de la charge de travail, l'intention de rester dans la profession s'est améliorée.
Publié: 16.04.2025 à 13:12 heures
La satisfaction du personnel soignant dans les hôpitaux suisses a légèrement augmenté en 2024. (Image d'illustration)
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

La satisfaction du personnel soignant dans les hôpitaux suisses a légèrement augmenté, et ce en dépit de la hausse de la charge de travail, selon un nouveau rapport de l’Université de Berne. Néanmoins, un tiers des personnes interrogées a déclaré ne pas être capable de satisfaire à ses exigences personnelles en matière de soins de bonne qualité.

Les grands axes cette enquête 2024 étaient la résilience et l'importance des exigences personnelles, le tout complété par des informations détaillées sur l'état d'avancement de la numérisation, a indiqué mercredi l'alma mater bernoise dans un communiqué.

La satisfaction professionnelle du personnel soignant est passée de 73% en 2023 à 74,2% en 2024, se maintenant ainsi à son niveau lors de la première vague de Covid-19 (74,3%). La satisfaction vis-à-vis de la rémunération a également affiché une légère amélioration par rapport à 2023, mais reste inférieure de 7,3% à son niveau d'avant la pandémie, d'où la nécessité de prendre des mesures supplémentaires, selon les auteurs.

Par ailleurs, des résultats positifs ont été observés en ce qui concerne l'intention du personnel soignant de rester: bien que la probabilité de continuer à exercer la profession dans deux ou cinq ans soit en 2024 encore inférieure d'environ 4% à son niveau d'avant la pandémie, celle-ci a légèrement augmenté par rapport à 2023.

«Si les évolutions positives sont réjouissantes, elles ne doivent néanmoins pas masquer le fait que le risque de fluctuation reste élevé. Le secteur des soins infirmiers était déjà confronté à ce défi avant la pandémie», souligne Markus Arnold, co-auteur du rapport, cité dans le communiqué.

Charge de travail en hausse

L'épuisement émotionnel et les contraintes de temps sont estimés à un niveau respectivement inférieur de 7,4% et de 3,5% à celui de l'année précédente. Cette évolution est en contradiction avec la charge de travail où deux tiers des infirmières et infirmiers interrogés ont ressenti une augmentation par rapport à 2023.

Par ailleurs, près d'un tiers du personnel soignant a déclaré ne pas être capable, dans la plupart des cas, de satisfaire à ses exigences personnelles en matière de soins infirmiers de bonne qualité. Il en va de même pour la satisfaction des besoins individuels des patients (30%).

Des résultats qui révèlent une évolution inquiétante, souligne le rapport. Il ressort en effet des données que le personnel soignant affirmant répondre aux exigences est en moyenne 15% plus satisfait et 10% plus susceptible de continuer à exercer la profession dans cinq ans.

Enfin, la numérisation des soins infirmiers est loin d'être terminée. Bien que près de 95% des sondés aient évoqué l'existence d'un système numérique de documentation des soins, son utilité est toujours jugée moyenne. Il y a là un retard à rattraper, en particulier dans les hôpitaux de taille petite à moyenne selon les auteurs.

Ce rapport de gestion hospitalière Suisse est dressé depuis 2019 par l'Institut de comptabilité d'entreprise et de contrôle de gestion de l'Université de Berne en coopération avec les hôpitaux suisses. En été et en automne 2024, les auteurs ont interrogé 3600 infirmières et infirmiers de 28 hôpitaux suisses.

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