Problèmes cardiaques, douleurs dorsales et problèmes psychiques. Pendant huit ans, une femme de 59 ans a reçu une rente de l'assurance-invalidité (AI) dans le canton de Lucerne, comme le rapporte le portail d'information Zentralplus. Lorsque les médecins l'examinaient, son mari était toujours présent, répondant à toutes les questions et décrivant une situation particulièrement difficile. Il prétendait que sans lui, elle ne pourrait pratiquement rien faire, ni s'habiller, ni se soigner.
Mais cela n'était qu'un mensonge. On ne sait pas exactement comment l'AI a découvert le subterfuge, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle a suspendu les paiements. L'arnaqueuse doit maintenant répondre de ses actes devant le tribunal pénal de Lucerne. Au total, la somme extorquée s'élève à 173'000 francs.
Cette escroquerie n'est pas un cas isolé, de nombreuses tentatives audacieuses ont déjà eu lieu par le passé.
Une canne, des lunettes noires et le tour est joué
Durant huit ans, un homme a simulé toutes sortes de troubles, y compris la cécité. L'AI lui a fourni une canne d'aveugle. Mais c'était un mensonge: il conduisait quotidiennement sa voiture et faisait de la randonnée. En l'espace de dix ans, il a réussi à empocher plus de 570'000 francs. Grâce à des détectives sociaux, l'homme a finalement été démasqué.
Un rentier devenu champion de golf
Un Zurichois souffrant de douleurs à l'épaule et au genou à la suite d'un accident a d'abord reçu une rente AI complète, puis une rente partielle avec un taux d'invalidité de 34%. Plus tard, il a demandé une augmentation en raison d'une épisode dépressif majeur.
Mais peu de temps après, l'AI a reçu des informations provenant d'une source anonyme: le retraité jouait allègrement au golf dans toute la Suisse et est même devenu champion de club. Les paiements ont immédiatement été interrompus.
A l'AI, mais fondateur de deux entreprises
Un accident de la route avait fait de lui un bénéficiaire de l'AI. Mais l'homme n'allait apparemment pas si mal: alors qu'il touchait sa rente, il a eu l'occasion de créer deux entreprises. Il gérait aussi un élevage d'animaux. Devant le tribunal, l'Etat a alors exigé une créance compensatoire de 430'000 francs, comme le rapporte le quotidien «Luzerner Zeitung».
Une arnaque de professionnelle
Miradije F.* a déclaré qu'elle était en incapacité de travail à 100% après un accident de voiture en septembre 2011. L'arnaque a fonctionné comme sur des roulettes pendant trois ans. Ce n'est qu'en 2014, lorsque l'administration des assurances sociales a reçu là aussi une information anonyme, que Miradije F. s'est retrouvée dans le collimateur de l'AI.
Selon la source, elle prenait sa voiture, portait des choses lourdes et travaillait comme... courtière en assurances. Au total, la somme dérobée s'élevait à 680'000 francs et Miradije F. a écopé de quatre ans et demi de prison.
La tâche des détectives sociaux
Si elles ont des soupçons ou de réelles raisons de croire qu'il y a anguille sous roche, alors les assurances sociales peuvent faire appel à des détectives sociaux, des personnes dont le métier est d'enquêter sur le profil et le quotidien des personnes indemnisées. «Entre 2010 et 2016, l'AI a enquêté sur 2400 cas par an en moyenne, dont environ 150 avec une observation concrète sur le terrain», écrit l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) sur son site.
Depuis 2019, à la suite d'une modification de la loi, ces détectives ont besoin d'une «autorisation légale pour effectuer des observations et doivent respecter des directives concernant la protection de la sphère privée et l'utilisation d'appareils techniques».
*Nom modifié