Mercredi, nous vous annoncions que la plus grande piscine de Suisse était sur le point d’ouvrir ses portes, dans le canton de Berne. Cela ne sera pourtant pas l'infrastructure dont on parlera le plus ces prochains mois dans le pays. En effet, c’est un autre projet titanesque, dans le canton de Zoug cette fois-ci, qui va satisfaire les baigneurs de tout poil.
Mais pour ceci, la municipalité de la ville de Zoug va d’abord devoir casser sa tirelire et en sortir la somme rondelette de 13,5 millions de francs. C’est le montant que devrait coûter l’extension de sa plage. Le crédit pour le projet a été accordé, bien que tout le monde n’en soit pas satisfait, comme le rapporte le portail Internet Zentralplus.
Une plage à 20 millions?
Le conseiller municipal UDC zougois et président de la commission de gestion (CG), Philip C. Brunner, a estimé lors d’une réunion de celle-ci qu’il s’agirait de «la plage la plus chère d’Europe».
Selon lui, les 13,5 millions alloués initialement ne suffiront d’ailleurs pas. Avec l’acquisition du terrain et les frais de concours, le coût total s’élèverait à plus de 20 millions de francs. En cause également, des mesures hydrauliques du nouvel aménagement des rives pour gérer les vagues de tempêtes, souvent présentes sur le lac de Zoug.
«Tout ça pour se croire en Méditerranée!»
D’autres représentants de l’UDC s’opposent aussi à l’extension. «Avec cet argent, on pourrait construire une piscine couverte, pour laquelle il y a d’ailleurs un vrai besoin», a déclaré le conseiller municipal de Zoug Manfred Pircher.
La présence d’une plage de sable l’énerve même. «Pourquoi amener du sable jusqu’ici? Pour se croire en Méditerranée?», fulmine l’élu conservateur.
Eliane Birchmeier est l’actuelle maîtresse d’ouvrage du projet. La conseillère municipale libérale-radicale défend son projet, en indiquant que les mesures de consolidations hydrauliques étaient au programme de toute manière.
«Nous avons préféré ne rien enjoliver»
Elle indique que le chiffre est haut car elle a préféré «ne pas enjoliver l’estimation globale». Selon elle, un coût inférieur à 13,5 millions serait même possible. Elle n’hésite pas à parler de 9,5 millions.
Ses arguments ont fait mouche, la demande de renvoi du projet issue du groupe UDC n’ayant pas abouti. Le crédit d’étude a été approuvé par 29 voix contre 8. La décision sur le crédit de construction doit être prise en janvier 2023.
À l’origine, il était prévu d’ouvrir la plage en 2023. Puis la ville de Zoug a indiqué 2024 comme date butoir. Désormais, il semble que ce sera 2025...
(Adaptation par Alexandre Cudré)