Gerhard Pfister l'admet désormais, il y est allé «trop fort» contre les Romands après le «non» à l'élargissement des autoroutes. Dans une interview accordée au «19h30» de la RTS ce dimanche 12 janvier, le futur ex-président du Centre – il a annoncé sa démission pour l'été prochain – est revenu sur une phrase de sa part qui avait fait grand bruit.
«Il ne se passera plus rien chez vous durant ces 20 prochaines années», avait-il menacé sur Blick TV une fois le résultat de la votation annoncé le dimanche 24 novembre dernier. Son message s'adressait alors en particulier à l'Arc lémanique, mais plus généralement aux Romands et aux régions défavorables aux projets autoroutiers. Une manière de faire savoir – pour l'élu qui pourrait bien viser un siège au Conseil fédéral – que ce choix politique aurait des conséquences sur les investissements dans les transports.
Pas une menace, s'excuse-t-il
«On a entendu ça comme une menace, c’était le contraire que je voulais dire, a clarifié le politicien ce dimanche au micro de la RTS. Je le regrette et je demande des excuses (ndlr: il présente ses excuses) à tous ceux qui ont pensé que c’était une menace.» Le conseiller national zougois assure avoir dû constater la complexité de ces grands projets autoroutiers.
C'est surtout le temps qu'ils prennent à se concrétiser (ou à être abandonnés) qui l'a frappé: «Ça a duré plus de 20 ans pour que le peuple suisse puisse voter. Maintenant, je crains que le prochain vote sur de nouvelles autoroutes en Suisse, pas seulement en Romandie, dure aussi plus de dix ans au minimum.» Dans la même interview, Gerhard Pfister a aussi critiqué l'appel à la démission de Viola Amherd, lancé samedi par l'UDC qui reproche à la ministre centriste sa gestion de l'armée.