La recherche d'un nouveau logement est une décision difficile: l'accès aux transports publics, l'offre de loisirs, le coût du loyer et les impôts sont des critères centraux dans le choix du lieu de résidence. Mais où vit-on le mieux? L'indice d'attractivité du logement (WAI) 2024 d'UBS s'est penché sur la question.
La banque a identifié les communes les plus attrayantes pour les familles avec deux enfants dans 13 régions du pays. L'indice prend en compte 35 variables dans trois domaines: une infrastructure luxuriante, une offre de loisirs variée et un coût de la vie supportable. «Les trois chevaux de bataille», comme les appelle l'économiste d'UBS Katharina Hofer.
Les centres «moyens» sont bien classés
«En ce qui concerne l'infrastructure, on regarde l'accessibilité, explique l'économiste. En combien de temps peut-on se rendre dans un centre-ville? La densité des magasins pour faire ses courses joue également un rôle, tout comme la distance jusqu'au cabinet médical ou l'hôpital le plus proche. Ou encore la taille de l'offre de formation.»
Les centres dits «moyens» s'en sortent particulièrement bien. Il s'agit entre autres de Locarno, Vevey, Aarau, Coire, Fribourg, Lucerne, Neuchâtel, Sion, Soleure et Saint-Gall. «Zurich et Genève ne sont pas représentés ici en raison des coûts élevés du logement pour les revenus moyens des ménages», explique Fabian Waltert, économiste chez UBS.
Les communes des agglomérations des grands centres sont aussi attractives. Elles ont l'avantage d'être accessibles, et d'avoir une charge fiscale ainsi que des coûts de logement inférieurs aux centres voisins. C'est par exemple le cas de Morges, Puidoux, Paudex, Nyon, Lancy ou Rolle.
Distinction selon trois niveaux de revenus
Pour que la population puisse mieux s'y retrouver en fonction de sa situation financière, le rapport d'UBS a adapté l'indice selon trois types de ménages. Les trois modèles familiaux sont tous basés sur un couple avec deux enfants, mais la situation financière diffère. Nous retrouvons:
- Une famille à faible revenu. Elle dispose d'un salaire brut de 80'000 francs, d'une fortune de 30'000 francs, et vit dans un appartement de 95 mètres carrés.
- Une famille de classe moyenne. Elle a un revenu brut de 145'000 francs, une fortune de 80'000 francs et habite un appartement de 110 mètres carrés.
- Une famille à haut revenu. Elle gagne 300'000 francs par an, possède une fortune de 200'000 francs et loge dans un appartement de 130 mètres carrés.
Vivre dans des endroits chers, mais pas trop
Les communes les mieux placées sont souvent des endroits chers. Car les prix élevés des logements sont compensés par de bonnes infrastructures, une riche offre culturelle et sportive, ou encore de bonnes structures pour les enfants, comme le précise le rapport. C'est pourquoi plusieurs chefs-lieux sont en tête de leur classement régional: Sion, Fribourg, Neuchâtel, Bâle, Lucerne, Saint-Gall...
Toutefois, le rapport d'UBS précise que la qualité de l'infrastructure et l’offre culturelle «ne peut pas toujours compenser les coûts de vie élevés». En Suisse romande par exemple, la ville de Genève n'est pas avantageuse pour les personnes à faible et moyen revenu, et elle n'occupe que la 6e place du classement régional dédié aux ménages à haut revenu. Par ailleurs, Vevey et Morges sont mieux classées que Lausanne. Du côté de la Suisse alémanique, on peut constater la même chose dans la région de Zurich. Les communes d'Aarau et de Schaffhouse devancent les communes qui bordent le lac de Zurich. Comme Genève, la ville de Zurich est peu accessible pour les ménages à faibles et moyens revenus; elle n'est par ailleurs qu'en 7e position du classement adapté pour les ménages aisés.
Les familles aux revenus plus modestes ont meilleur temps d'aller habiter dans des lieux en dehors des agglomérations, qui ne restent pas loin des centres.
Toutefois, de nombreuses communes sont adaptées à tout type de revenu et se retrouvent en haut du podium. Pour la région Genève-Lausanne, c'est Vevey qui emporte la palme d'or, indépendamment du revenu. Morges, Lausanne et Montreux font quant à elles toujours partie du top 3.
Les Suisses acceptent de se déplacer plus loin
UBS a sciemment renoncé à établir un classement pour l'ensemble de la Suisse. «Les déménagements sur de grandes distances sont relativement rares en Suisse. Trois déménagements sur quatre ont lieu dans un rayon de dix kilomètres. C'est pourquoi nous regardons plutôt les régions», explique Katharina Hofer.
Les agglomérations ont gagné en importance ces dernières années. Les communes voisines sont aujourd'hui mieux desservies. Et c'est justement là que l'offre de logements a le plus augmenté, poursuit Fabian Waltert. «Les gens sont aujourd'hui prêts à faire la navette sur de plus longues distances qu'auparavant. La possibilité de travailler à domicile joue certainement aussi un rôle important dans cette évolution», ajoute l'économiste.