L'accord de Paris sur le climat a été adopté en 2015. Il devait être le coup d'envoi d'un avenir respectueux de l'environnement à l'échelle mondiale. Depuis neuf ans, 195 pays tentent de mettre en œuvre les mesures décidées. En Suisse aussi, elles font régulièrement l'objet de discussions passionnées.
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L'objectif principal de l'accord est de maintenir la hausse de la température moyenne mondiale en dessous de deux degrés par rapport à l'ère préindustrielle. Toutes les communes suisses ne sont toutefois pas au même niveau de mise en œuvre, comme le montre une nouvelle carte.
Cinq domaines classés
La plateforme climatique OK Klima s'est fixée pour objectif d'informer la population de manière transparente sur les développements de la politique climatique et de la science. Le dernier projet en date: une carte interactive qui évalue toutes les communes de Suisse sur le plan écologique. La plateforme a collecté des données accessibles au public et a établi le classement sur la base de cinq domaines.
En regardant la carte, on s'aperçoit qu'il y a une différence marquante: les villes sont plus respectueuses du climat que les zones rurales. Ainsi, les différentes villes du canton de Genève oscillent entre les «bonnes» et «très bonnes» notes. Tout comme la ville de Zurich ou de Lausanne et environ.
La note la plus basse, 0 (très mauvais), a été attribuée à de nombreuses communes. Il s'agit de localités de l'Oberland bernois, du canton de Neuchâtel et du Jura, ainsi que de Glaris et du Tessin.
L'un des cinq domaines étudiés est la mobilité. Plusieurs grandes communes des cantons d'Argovie et de Genève obtiennent ici des valeurs élevées, comme l'explique OK Klima sur son site Internet. La réduction des places de parking ou la qualité des transports publics sont mises en avant.
De nombreux progrès
Les domaines des bâtiments, de l'approvisionnement en énergie, de l'alimentation et des espaces verts ainsi que des loisirs ont également été évalués. Comme ces domaines sont très vastes, l'analyse pour chacun d'entre eux a été approfondie. C'est-à-dire que des catégories spécifiques ont été examinées. Dans le domaine de l'alimentation, il s'agissait par exemple de la consommation de viande et de produits laitiers. L'évaluation de 45 catégories au total permet d'obtenir une note globale.
«Il est extrêmement réjouissant de constater que de nombreux cantons ont pu faire des progrès significatifs au cours des dernières années», constate Leandro de Angelis, expert en énergie au WWF Suisse, pour «Le Matin». «C'est surtout au niveau du remplacement des anciens chauffages par des solutions plus respectueuses du climat que beaucoup de choses ont été faites.»
Aucun canton n'atteint les objectifs climatiques
Malgré ces progrès, le spécialiste constate toutefois qu'«aucun canton ne suit une voie de réduction des émissions qui soit compatible avec les objectifs de l'accord de Paris sur le climat. Il faut notamment agir dans le domaine de la rénovation des bâtiments et du passage à l'électromobilité».
Le canton le plus respectueux du climat dans son ensemble est d'ailleurs Bâle-Ville, qui veut atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2037. Le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures est le plus en retard.