Futur collisionneur circulaire, perte énergétique massive?
Le CERN veut construire la «plus grande machine du monde», les Vert-e-s bondissent

Les Vert-e-s genevois-e-s demandent au Grand Conseil de suivre l’avancée d'un dossier «aux incommensurables conséquences»: la mise en service d'une nouvelle machine au CERN, trois fois plus grande que le Grand collisionneur de hadrons et pour eux, plus énergivore.
Publié: 15.10.2023 à 18:30 heures
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Dernière mise à jour: 07.11.2023 à 12:20 heures
Le Futur collisionneur circulaire (FCC) remplacerait l'actuel Grand collisionneur de hadrons (LHC), mis en service en 2008.
Photo: KEYSTONE
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Le Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN), installé à Meyrin (GE), pourrait bientôt se doter d'une nouvelle machine titanesque. Le Futur collisionneur circulaire (FCC) remplacerait l'actuel Grand collisionneur de hadrons (LHC), mis en service en 2008.

Le nouvel accélérateur de particules sera trois fois plus grand que son illustre prédécesseur. Un tunnel de 90 km de long, actuellement à l'étude, l'abriterait sous les territoires français et suisses. Une perspective qui fait grincer les Vert-e-s du bout du Léman. Ces derniers qualifient d'emblée la machine de «plus grande et plus énergivore» du monde, révèle le 15 octobre le «Matin Dimanche».

Plus que toute l'énergie du canton

Une proposition de postulat a été déposée par le député écologiste Philippe de Rougemont, aussi coordinateur à l’ONG Noé21, qui milite pour la transition énergétique. Il estime, dans les colonnes du dominical, que ce projet va à l'encontre des efforts citoyens, en envisageant la construction d'une installation qui consommerait plus d'énergie que l'ensemble du canton. Il évoque une consommation annuelle de 4 TWh, à l'origine du projet, et craint que cela décourage la société de prêter attention aux dépenses énergétiques.

Selon Philippe de Rougemont, la science ne devrait pas bénéficier d'un traitement spécial en matière de réduction de la consommation d'électricité. Il estime que tout le monde doit contribuer en cas d'urgence, et le CERN ne devrait pas être exempté de réduire sa consommation d'énergie, comme les autres secteurs. De plus, il estime que la recherche fondamentale, à laquelle s'attèle le CERN, ne contribue pas à relever le défi énergétique.

Millions déjà investis

Le député espère que le CERN ou les 23 États membres de l'institut renonceront au projet FCC, bien qu'il craigne qu'il soit «trop gros pour échouer» étant donné les 100 millions de francs déjà investis dans l'étude de faisabilité.

De son côté, le CERN affirme que le projet en est encore à ses débuts et qu'aucune décision n'a été prise. Il confirme néanmoins son ambition de construire un accélérateur trois fois plus grand que le LHC actuel, tout en soulignant l'importance de la consommation d'énergie dans le développement du projet.

Plus grand, mais plus économe

Si le nouvel accélérateur serait trois fois plus grand que le LHC, la technologie prévue serait plus économe en énergie. Le CERN prend actuellement de l'énergie sur le réseau suisse et français.

Le CERN présentera les résultats intermédiaires de l'étude de faisabilité au printemps et promet de répondre aux questions du public, soulignant l'importance de l'engagement de la société civile dans un projet de cette envergure.

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