Freeride, excès d'alcool, casque obligatoire
Les comportements à éviter pour ne pas se faire amender sur les pistes

Bien qu'il n'y ait pas de limite d'alcoolémie pour les skieurs, trop d'alcool peut avoir des conséquences coûteuses. Des experts dans les domaines des assurances, des remontées mécaniques et de la sécurité des sports de neige apportent quelques éclaircissements.
Publié: 09:14 heures
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Dernière mise à jour: 09:18 heures
Le Bureau suisse de prévention des accidents recommande le porte du casque, mais il n'y a pas d'obligation. (Image d'illustration)
Photo: Shutterstock
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Jana Giger

Entre l'équipement, le forfait de ski et l'hébergement, les vacances sportives sont déjà chères en soi. Il serait donc dommage de se voir infliger une amende pour un mauvais comportement. Voici cinq situations délicates auxquelles il faut faire attention.

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L'accident sans casque

Bien que le Bureau suisse de prévention des accidents conseille aux amateurs de sports de neige de porter un casque, il n'existe en Suisse aucune obligation. Cela signifie que l'assurance-accidents ne peut pas réduire sans autre ses prestations lorsqu'un skieur a un accident sans casque. Chaque situation doit être évaluée individuellement, explique l'ombudsman des assurances Martin Lorenzon. «Si l'assurance-accidents arrive à la conclusion que la personne accidentée s'est mise en grand danger et n'a pas réduit les risques à un niveau raisonnable, elle peut réduire certaines prestations.»

C'est par exemple le cas lorsqu'une personne quitte la piste sécurisée et balisée malgré le risque d'avalanche ou skie sur un terrain rocailleux sans porter de casque. Les réductions de prestations concernent surtout les indemnités journalières et les rentes d'invalidité. Les frais de sauvetage, de traitement par un médecin conventionné et de transport sont toujours pris en charge par l'assurance-accidents obligatoire.

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Les vacances à l'étranger

Les personnes qui partent en vacances de ski dans des pays voisins comme l'Autriche et qui ont un accident peuvent se retrouver avec des frais considérables sur les bras. «Nous avons eu des cas où quelqu'un s'est cassé la jambe et a été automatiquement admis dans un hôpital privé», explique Martin Lorenzon. «Comme une grande partie de ces frais n'est pas prise en charge par l'assurance-accidents obligatoire, la famille concernée a dû payer quelques milliers de francs de sa poche.» 

L'expert conseille donc de vérifier, avant de partir en vacances de ski dans les pays voisins, si l'on dispose d'une couverture complémentaire pour les frais dans les hôpitaux privés à l'étranger via l'assurance-accidents et la caisse maladie. Les assurances voyage proposent également de tels compléments. En cas d'absence de couverture, des vacances à l'étranger soi-disant bon marché peuvent rapidement devenir très coûteuses en cas d'accident.

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Ticket retiré pour excès d'alcool

Pour beaucoup, le verre de vin chaud fait partie de la journée au ski. Mais il ne faut pas en abuser.
Photo: Getty Images/Collection Mix: Subjects RF

En Suisse, il n'y a pas de limite fixe d'alcoolémie pour les amateurs de sports d'hiver, mais celui ou celle qui a trop bu doit néanmoins s'attendre à des conséquences. «Les collaborateurs des remontées mécaniques ont le droit de retirer le forfait de ski aux clients ivres ou fortement alcoolisés, et ce, indépendamment du fait que le forfait de ski ait été délivré pour un jour, une semaine ou une saison entière.»

En outre, skier sous l'influence de l'alcool peut être considéré comme une négligence grave. Cela peut conduire l'assurance-accidents à réduire les prestations après un accident, notamment pour les indemnités journalières.

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Déranger les animaux

Skier en dehors des pistes peut se solder par une amende. Il est en effet interdit aux skieurs et snowboarders de traverser des zones de tranquillité ou de protection de la faune. Il s'agit de zones de refuge pour les animaux sauvages, dans lesquelles ils ne doivent pas être dérangés. Les personnes prises en flagrant délit doivent s'attendre à une amende d'ordre de 150 francs. En cas de dénonciation, la sanction est généralement plus élevée, car c'est alors le tribunal qui décide du montant de l'amende.

En 2021, un garde-chasse du domaine skiable de Flumserberg a observé cinq amateurs de sports d'hiver qui traversaient une zone de tranquillité pour la faune. Il a porté plainte et chacun d'entre eux a dû payer une amende de 500 francs. Selon l'ordonnance pénale, les sportifs avaient enfreint la «loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages». Au début de chaque hiver, l'Office fédéral de l'environnement actualise une carte sur laquelle sont indiquées les zones de tranquillité et les zones de protection de la faune en Suisse.

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Sécurité et freeride

Nicolas Duc, président de la Commission suisse pour la prévention des accidents sur les descentes pour sports de neige, déclare: «Le hors-piste est légal en Suisse, mais il faut respecter certaines règles et prendre des mesures de précaution.» En outre, il conseille de ne pas se contenter de lire le bulletin d'avalanches, mais aussi de prendre contact avec un service de secours de la région pour savoir si l'itinéraire prévu est sûr. «Le plus important, c'est la formation», dit l'expert. 

Il existe en effet des cours de freeride où l'on apprend la bonne technique pour évoluer dans la neige profonde en dehors des pistes. Selon Nicolas Duc, le freeride a des conséquences négatives si, en cas d'accident, l'assurance peut prouver que la personne ne s'est pas suffisamment préparée et qu'elle a fait preuve de négligence grave.

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