La 13e rente AVS électrise la population: une participation supérieure à la moyenne se dessine pour la votation du 3 mars. C'est ce que montrent les chiffres de différentes villes et communes concernant le retour des enveloppes de vote jusqu'à présent.
À Genève, par exemple, plus de 30% des enveloppes de votes avaient d'ores et déjà été retournées mardi. Une tendance similaire s'observe dans les autres grandes villes du pays. À Zurich, la participation dépasse maintenant les 38% et la barre des 40% a même été franchie du côté de Bâle. Dans la ville de Saint-Gall, où plus 39% des bulletins ont été déposés, les autorités prédisent une participation finale de 55 à 58%.
Sur la 13e rente AVS
Les partis sont nerveux
«Une participation supérieure à la moyenne se dessine, dépassant largement les 50%, voire les 60% dans certaines villes», déclare le politologue Lukas Golder de l'institut de recherche GFS Berne. Les chiffres actuels devraient donc monter en flèche dimanche.
La nervosité est grande chez les partis de la Berne fédérale, car l'issue du scrutin s'annonce serrée. Un véritable thriller se dessine depuis la publication la semaine dernière du deuxième sondage SSR, lequel fait état de 53% de oui – et donc d'une indécision totale. Dans la salle des pas perdus du Palais fédéral, la votation est sur toutes les lèvres – les uns sont convaincus que l'initiative franchira le cap, les autres pensent qu'elle échouera au moins à la majorité des cantons. Les opposants et les partisans du texte s'accordent au moins sur un point: «Ça va être serré, tout dépend maintenant de la mobilisation.»
Forte mobilisation dans les villes
Mais quel camp sera le plus aidé par cette forte participation? «Pour cette votation, tendanciellement le camp du oui», estime Lukas Golder. «Surtout parce qu'on observe une mobilisation massive dans les villes.»
La situation lui rappelle les votations de l'année 2021, encore marquées par le covid. La participation moyenne sur l'année s'était établie à 57,4%. Un chiffre très élevé. «À l'époque, il y avait eu des poussées massives de mobilisation dans les derniers jours, c'est également possible cette fois-ci.»
Les campagnes également actives
Cela s'explique aussi par le fait que l'initiative ne correspond pas au schéma classique gauche-droite. L'initiative trouve ainsi un écho favorable dans les milieux paysans et conservateurs, comme en témoignent notamment les débats qui ont animé les sections régionales de l'UDC malgré l'opposition du parti au niveau national. Pour Lukas Golder, il est donc clair que «même si l'UDC mobilise dans les campagnes, cela ne profite pas automatiquement au camp du non.»
Contre la tendance?
Normalement, les initiatives populaires perdent en popularité au cours de la campagne de votation, car les opposants soulignent leurs faiblesses et peuvent ainsi créer de l'incertitude. Cette fois encore, les sondages montrent un recul – ce qui ne signifie pas forcément que cette tendance va perdurer.
«En raison de la forte mobilisation, un déroulement atypique est envisageable pour cette initiative», explique Lukas Golder. «Par exemple aussi parce qu'elle pourrait être liée à davantage de votes de protestation.» De plus, le camp du oui a déjà préparé le terrain depuis longtemps avec le débat sur le pouvoir d'achat.
Le 3 mars, le nombre de oui sera-t-il suffisant pour l'emporter? Lukas Golder ne veut pas se risquer à un pronostic. «Cela peut encore basculer d'un côté ou de l'autre», tempère-t-il. «Au niveau de la majorité des cantons en particulier, chaque voix peut compter.»