«Toute personne qui propose des films en ligne en Suisse et en tire des bénéfices devrait être obligée de respecter des normes minimales. Il s'agit notamment que les fournisseurs investissent 4 % de leurs revenus dans la production de films suisses indépendants, comme les diffuseurs de télévision doivent déjà le faire aujourd'hui», a plaidé le cinéaste genevois Jacob Berger, coprésident du groupe des auteurs, réalisateurs et producteurs de cinéma (GARP) devant des conseillers nationaux et aux Etats.
Cette réglementation devrait s'appliquer à tous ceux qui proposent des films en Suisse. «Sans exception, pas même pour Swisscom», a-t-il souligné lors de ce 20e Dîner politique, peut-on lire dans un communiqué du GARP.
Révision de la loi sur le cinéma
Le message culturel du Conseil fédéral prévoit une révision correspondante de la loi sur le cinéma: les parlementaires reprendront ce dossier lors de la session d'automne. Elle prévoit que les plateformes de streaming et les chaînes de télévision étrangères disposant de fenêtres publicitaires en Suisse soient obligées d'investir 4% de leurs bénéfices, réalisés sur place, dans le cinéma indépendant helvétique.
Après le Conseil national, le Conseil des Etats a également approuvé ce principe. Toutefois, des divergences subsistent entre les deux Chambres fédérales quant à la manière dont l'obligation d'investissement doit être réellement structurée. «Seule cette obligation d'investissement de 4% permettra de continuer à faire vivre une production suisse de films et autres productions audiovisuelles», a martelé Jacob Berger, à qui l'on doit par exemple la série «Cellule de crise» ainsi que les films «Un Juif pour l'exemple» ou «Dévoilées». "Il ne s'agit pas d'une taxe ou d'un prélèvement obligatoire, mais d'un instrument d'orientation économique en faveur du cinéma helvétique», a encore souligné la productrice de films Genevoise Aline Schmid ("La fille et l'araignée», «Silence sur Fukushima").
(ATS)