La hausse des primes d'assurance maladie pèse lourd sur le budget de nombreux Suisses. Les rapports entre la population et les caisses-maladie sont tumultueux. Bien que le projet de caisse unique ait déjà été rejeté quatre fois dans les urnes, celui-ci refait surface.
Lors de la dernière votation en 2014, la caisse unique a été rejetée par 61,5% des voix. Près de dix ans plus tard, les choses changent: selon un sondage représentatif du Basel Center for Health Economics (BCHE), dont la «NZZ» a eu connaissance, 68% soutiennent l'idée d'une caisse unique. Seulement 21% y sont catégoriquement opposés. Le PS prévoit une nouvelle initiative populaire, l'association des Hôpitaux de Suisse considèrent également le projet d'une caisse unique. Par contre, les experts de la santé parlent d'une «absurdité».
Un impôt sur la santé plutôt qu'une prime par tête?
Les changements radicaux ne sont plus les fantasmes d'une petite minorité. 40% des personnes interrogées seraient favorables à un impôt national sur la santé de 12%. Cet impôt viendrait remplacer la prime. Cette idée est soutenue par toutes les catégories de revenus.
La prise en charge d'autres prestations est également souhaitée. 54% des sondés seraient favorables à une assurance pour les soins dentaires, limité à 25 francs par mois. Par contre, la prise en charge de la santé psychique ne recueille pas la majorité, même si cela ne coûtait que 20 francs par mois.
La responsabilité individuelle reste importante pour les personnes interrogées: seulement 28% sont favorables à une suppression de la franchise et de la quote-part, qui augmenterait la prime mensuelle d'au moins 40 francs. Près de la moitié accepterait même un doublement de la participation aux coûts actuels si cela était récompensé par une réduction des primes.
La franchise ordinaire a été adaptée pour la dernière fois en 2004 et s'élève depuis lors à 300 francs au minimum. Selon Stefan Felder, directeur du BCHE, une augmentation à 600 francs serait opportune étant donné l'évolution des prix et des revenus.