«Evolution des mentalités»
Le suicide assisté officiellement autorisé aux HUG

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont revu leurs directives internes en matière de suicide assisté. Il est désormais officiellement autorisé en leurs murs, à certaines conditions.
Publié: 17.11.2022 à 13:55 heures
Le suicide assisté est autorisé pour autant que le patient soit capable de discernement, qu'il persiste dans sa volonté de se suicider et souffre d’une maladie ou de séquelles d’accident graves et incurables.
Photo: Shutterstock

Jusqu’ici, les patients répondant aux critères fixés dans la loi devaient se déplacer hors de l’hôpital pour absorber une potion létale. Ils ne pouvaient le faire sur place que dans des cas extrêmes, quand le retour à domicile s’avérait impossible.

Mais les Hôpitaux universitaires de Genève viennent de changer leurs directives internes en matière de suicide assisté. Le choix du lieu de réalisation de son geste appartient au patient. Cela semble être la position la plus fidèle à l’évolution des mentalités, à la demande des patients et à l’esprit de la récente modification de la loi sur la santé, expliquent les HUG au journal Le Temps.

Liberté des soignants

Pour le reste, le suicide assisté est autorisé pour autant que le patient soit capable de discernement, qu'il persiste dans sa volonté de se suicider et souffre d’une maladie ou de séquelles d’accident graves et incurables. En aucun cas un patient ne peut demander à être hospitalisé aux HUG avec pour seul objectif la réalisation d’un suicide assisté, relève le document.

Autre condition, la substance létale est fournie et apportée par Exit qui en assure la préparation. La prescription de pentobarbital par un médecin HUG est proscrite. La prise doit impérativement être faite par le patient lui-même, au sein du service dans lequel il est hospitalisé.

Concernant le personnel médical, la liberté, ainsi que le degré d’implication des soignants et médecins est laissé à chacun. Ils ne peuvent être contraints de prendre en charge un patient au moment de la réalisation de son geste, selon le principe de l’objection de conscience. Les HUG relèvent cependant que selon une enquête interne, une majorité du personnel (67%) soutient le droit au suicide assisté.

Evolution des mentalités

Les premières recommandations au sujet du suicide assisté aux HUG ont été établies en 2006. En plus de dix ans, la situation a évolué sur plusieurs plans, rappelle l'hôpital.

D’une part, l’adhésion au droit au suicide assisté a été réaffirmée par la population suisse. D'autre part, l’obligation de respecter ce droit dans les établissements médicaux privés et publics et les établissements médico-sociaux a été inscrit dans la loi genevoise sur la santé en 2018.

Le conseil d’éthique clinique (CEC) des HUG a été mandaté pour actualiser les recommandations et un document a été achevé en juillet 2019. De nombreuses discussions ont suivi et ont abouti à ces nouvelles directives internes, précisent les HUG.

(ATS)

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