Est-ce uniquement dû à un revenu plus faible?
Les Suisses n'ont pas confiance dans leur prévoyance vieillesse

Les Suisses et les Suissesses n'ont pas une grande confiance dans l'AVS. Et pour cause, trois quarts des seniors se retrouvent avec moins d'argent lorsqu'ils prennent leur retraite.
Publié: 28.09.2023 à 17:56 heures
|
Dernière mise à jour: 28.09.2023 à 18:03 heures
1/6
Un cinquième des Suisses ne sait pas quand il souhaite prendre sa retraite.
Photo: Keystone
RMS_Portrait_AUTOR_199.JPG
Milena Kälin

La confiance de la population suisse dans la prévoyance vieillesse n'est pas au meilleur de sa forme. C'est ce que montre un nouveau baromètre de Raiffeisen. Un cinquième des personnes interrogées n'a qu'une faible confiance dans l'AVS, et ce, malgré la réforme qui entrera en vigueur en 2024. La grande majorité a une confiance moyenne. Et ce n'est que pour le troisième pilier que les avis sont un peu plus favorables.

Les plus jeunes, âgés de 18 à 30 ans, sont particulièrement pessimistes. Parmi eux, un quart ne fait pas du tout confiance au premier pilier, et la situation n'est que légèrement meilleure pour la prévoyance professionnelle. Mais à quoi cela est-il dû?

Des réductions à la retraite

Une fois à la retraite, près des trois quarts doivent se contenter d'un revenu moindre. C'est ce qui ressort d'un deuxième sondage, dans lequel seules les personnes de plus de 65 ans ont été interrogées.

La plupart des personnes (36,5%) ont indiqué qu'elles disposeraient de 70 à 90% de leur revenu à la retraite. Pour plus d'un quart, c'est encore moins. Un cinquième des personnes interrogées n'a pas répondu à cette question.

Un problème persiste toutefois: plus de la moitié des personnes interrogées ne peuvent pas s'imaginer quitter leur logement en propriété, même si celui-ci devient trop grand.

Moins de connaissances

Par rapport à l'année dernière, on constate que les connaissances des personnes interrogées en matière de prévoyance vieillesse ont légèrement diminué. Seuls 38,7% d'entre eux considèrent leurs connaissances comme moyennes.

En 2022, ils étaient encore 41,2%. Alors que 2,3% se considèrent comme des experts, 8,9% ne s'y connaissent pas du tout en matière de prévoyance.

Quand prendre sa retraite?

La date de départ à la retraite est devenue une plus grande source d'incertitude. Près d'un cinquième des personnes ne savent pas quand elles souhaitent, ou peuvent prendre leur retraite.

En revanche, 8,5% des personnes interrogées au total peuvent s'imaginer partir à la retraite plus de cinq ans avant l'âge de la retraite – les hommes nettement plus souvent que les femmes. C'est plus que l'année dernière, car la réforme de l'AVS facilite la retraite anticipée. Au total, 40% veulent arrêter de travailler à l'âge ordinaire de la retraite.

Appel à la responsabilité personnelle

Bien que la confiance soit faible, trois quarts des personnes interrogées estiment que chaque personne doit miser sur la responsabilité individuelle en matière de prévoyance vieillesse. Là encore, on constate une différence chez les jeunes: plus d'un tiers des 18-30 ans pensent que l'État doit assumer la responsabilité des conséquences d'une prévoyance vieillesse insuffisante. Au total, seul un cinquième des personnes interrogées partage cet avis.

Un obstacle moins important pour les caisses de pension

Pour être admis dans une caisse de pension, une personne doit gagner au moins 22'050 francs par an. Deux tiers des personnes interrogées sont favorables à un abaissement de ce seuil d'entrée dans le deuxième pilier. Il existe d'ailleurs déjà un paquet de réformes à ce sujet, qui devrait être soumis au vote en 2024. La question reste de savoir si cette mesure pourrait augmenter la confiance dans la prévoyance vieillesse.

Pour le baromètre de la prévoyance, Raiffeisen a interrogé 1052 personnes âgées de 18 à 65 ans. Depuis 2018, le groupe bancaire réalise cette enquête représentative chaque année en collaboration avec la ZHAW School of Management and Law à Winterthour.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la