Le Département de l'instruction publique de Genève (DIP) veut donner la parole aux élèves dès la 3P (c'est-à-dire dès l'âge de sept ans, environ), ainsi qu'à leurs parents. Sous l'égide de sa magistrate, la libérale-radicale (PLR) Anne Hiltpold, le ministère en charge de l'école lancera dès le 11 mars une vaste enquête, relaie «20 minutes» ce lundi 26 février.
Avec un délai de réponse fixé au 29 mars, le DIP souhaite ainsi «donner la parole aux principaux concernés: les jeunes», a précisé la ministre sur les plateformes de nos confrères. Et l'élue de droite d'ajouter: «C'est inédit. Cela ne s'est jamais fait. On souhaite savoir comment ça va à l'école? Qu'est-ce qu'on peut améliorer? Y a-t-il des propositions?» En bref, il s'agit de «prendre le pouls», en ce début de législature, le DIP ayant changé de cheffe au printemps 2023.
Une fois les résultats obtenus, cette enquête d'une cinquantaine de questions devrait faire l'objet d'un compte rendu. Le Département précise cependant: «La date de restitution des résultats et de la publication du rapport n’a pas encore été arrêtée.»
Du harcèlement à l'uniforme
Le questionnaire, qui prendrait 20 à 30 minutes à remplir, se veut panoramique. Les thèmes abordés iront du moyen de locomotion des élèves, à leur état de fatigue ou de stress, en passant par les devoirs et le harcèlement scolaire, pour les plus âgés.
Les parents, quant à eux, seront interrogés sur les disciplines enseignées, les sanctions, l'horaire continu, ou encore une éventuelle nouvelle répartition des vacances scolaires (liste non exhaustive). Le port de l'uniforme sera aussi abordé, d'après «20 minutes». À la suite de l'enquête, de nouvelles mesures pourraient-elles voir le jour, selon les résultats obtenus? Quelle en est l'utilité réelle de la démarche?
La ministre rétorque: «Tout dépendra du taux de participation. J'espère qu'il sera élevé, afin que cela soit représentatif. Il y a des choses que l'on peut facilement prendre en compte. Par ailleurs, ce sondage nous servira aussi d'outil pour évaluer l'état du système scolaire.»
Pour rappel, ce sondage intervient dans un contexte particulier. Les enseignants du cycle d'orientation se sont en effet mis en grève au début du mois de février, pour protester contre les deux périodes d'enseignement supplémentaires, que le Conseil d'État souhaiterait voir mises en place dès 2027. Les protestations ont été stoppées prématurément grâce à une proposition de négociations d'Anne Hiltpold. Les discussions sont toujours en cours, d'après nos informations.